Nouveau-Brunswick : faudrait-il interdire la construction sur les berges?
Publié le 26 juin 2025 à 16:55, modifié le 26 juin 2025 à 21:41
Par: Henri Paquette

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick ne ferme pas la porte à interdire la construction de nouvelles maisons en bordure des berges. C’est ce que laisse entendre le ministre de l’Environnement, Gilles LePage.
Ce dernier planche sur un plan d’action pour lutter contre l’érosion côtière. Le ministère compte consulter les intervenants et les experts de différentes communautés. Le tout permettra de déterminer les solutions les mieux adaptées pour lutter contre l’érosion côtière dans chacune des régions de la province.
Le Nouveau-Brunswick a plus de 5 500 kilomètres de zones côtières. Certains endroits sont plus vulnérables que d’autres. Un plan de lutte contre l’érosion devra tenir compte des spécificités locales.
« Chaque communauté aura sa solution à elle et à sa région. Donc, il faudra travailler avec les urbanistes des commissions des services régionaux, avec les communautés, parce que finalement, le plan d’aménagement local est déterminé pas les communautés », a mentionné le ministre de l’Environnement, Gilles LePage.
Une initiative qui est appréciée par l’organisme indépendant Valorēs, un Institut de recherche sur les zones côtières.
« Je trouve ça super intéressant qu’on cherche à avoir le point de vue de la communauté; en termes de consultation, d’aller chercher l’information auprès des résidents », soutient la Directrice de recherche à Valorēs, Marion Tétégan Simon.
Un élément qui retient l’attention dans ce dossier, c’est que le gouvernement n’exclut pas de créer une loi pour interdire la construction de bâtiments le long des berges.
« Moi, je suis un gars qui aime regarder toutes les options possibles et celle-là, c’en est une, comme l’expropriation, comme trouver des solutions avec la végétation, comme trouver avec de l’enrochement. »
Pour la directrice de recherche de l’Institut Valorēs, interdire la construction à proximité des berges serait une idée judicieuse.
« Pour les nouvelles constructions, ça ne servirait à rien de construire un bâtiment qui va être en zone qui sera érodée d’ici 5 ou 10 ans », souligne Marion Tétégan Simon.
Le doute plane toutefois concernant l’intention du ministre. Pour le moment, il réitère qu’il faut laisser le processus de consultation publique se dérouler.
« J’ai besoin de savoir ce qui a été étudié, puis d’analyser. Se baser sur des faits et se baser sur la science », souligne-t-il.
La consultation publique devrait débuter l’année prochaine. Le ministre admet que dans certains cas, il est déjà trop tard pour contrer complètement les dégâts causés par l’érosion.
« Je me donne six mois à un an pour trouver des solutions et pour m’asseoir avec les parties prenantes. Je trouve que c’est assez rapide dans un mandat électoral. Est-ce que c’est le meilleur scénario? Non », mentionne le ministre.
Il reste néanmoins confiant, lui qui dit sentir la collaboration des communautés sur le terrain.