Rupture au bloc opératoire : le Kamouraska craint d’autres reculs
Publié le 23 juin 2025 à 17:24, modifié le 23 juin 2025 à 17:24
Par: Charles Boisvert
Depuis la fermeture de l’obstétrique à l’Hôpital Notre-Dame-du-Lac au Témiscouata, le comité citoyen Mes soins restent ici s’inquiète de perdre des services au Kamouraska. Cette peur s’est matérialisée avec l’annonce de la fermeture temporaire du bloc opératoire de l’Hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière.
Le bloc opératoire sera fermé entre le 26 juin 16h et le 1er juillet 8h. Cette interruption entraînera également une découverture des services d’obstétrique. Une situation qui semble devenir la nouvelle réalité dans la région.
« Malheureusement, c’est l’histoire qui se répète », déplore la Dre Marie-Ève Fromentin, co-porte-parole de Mes soins restent ici.
Cette situation est devenue fréquente à l’Hôpital Notre-Dame-de-Fatima. Ce n’est pas la première fois que le bloc opératoire ferme en raison d’un manque de personnel infirmier. Les patients devront être redirigés vers l’hôpital de Rivière-du-Loup.
« Il n’y a tellement pas assez de gens formés pour aller au bloc opératoire, qu’on se retrouve avec une précarité. Dès qu’il y en a un qui n’est plus là, tout le reste tombe », explique Dre Fromentin.
Recul à éviter
Depuis l’annonce de la rupture de service en obstétrique au Témiscouata, le comité Mes soins restent ici craint désormais un recul similaire pour le Kamouraska. C’est la réalité des petites régions, où les budgets sont réduits et les effectifs serrés.
« On a peur à une perte de service pour notre milieu », mentionne Dre Fromentin. Elle ajoute : « Quand on travaille plus que ce qu’on devrait travailler, on se fatigue davantage. On est plus à risque d’avoir des départs pour des maladies. »
Jean Martin, président et co-porte-parole du comité, partage cette inquiétude : « On perd l’expertise du personnel. On perd l’expertise médicale. »
Le recul a commencé en mars dernier avec l’abolition du poste de gestionnaire local pour la MRC du Kamouraska au sein du CISSS du Bas-Saint-Laurent.
« Pour vraiment faire le défenseur de nos intérêts à nous, on pense qu’un gestionnaire local, c’est vraiment essentiel pour notre région », affirme Dre Fromentin.
Jean Martin renchérit : « On n’a pas personne à qui poser la question pour avoir la réponse. C’est inquiétant. » Il poursuit : « Ça renforçait la qualité des soins, je pense, parce que tout le monde travaille ensemble au lieu de travailler côte à côte. »
Un nouveau gestionnaire sous-régional s’occupera désormais des quatre MRC du KRTB. Une décision qui ne rassure pas les membres du comité.
« La personne, si elle a tout l’Est, Rivière-du-Loup, les Basques, Témiscouata et Kamouraska, on ne la verra pas souvent. C’est sûr, c’est ça qui nous inquiète », indique Jean Martin.
Santé Québec et le gouvernement interpellés
La sonnette d’alarme est tirée dans les régions. Jean Martin estime qu’il est temps que Santé Québec soit plus proactive : « Au salaire que ces gens-là sont payés, faudrait qu’ils commencent à livrer la marchandise. »
Il interpelle également le gouvernement : « Dans le premier mandat de la CAQ, ça semblait vouloir s’en aller dans la bonne direction. Et là, dans le deuxième mandat, il n’y a plus de boussole, il n’y a plus de direction. On ne sait plus où on s’en va. »
Mes soins restent ici déplore aussi la fin des visites des pneumologues de Lévis, ainsi que le retard dans l’octroi de neuf lits subventionnés en ressource intermédiaire.