Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Rupture en obstétrique à Notre-Dame-du-Lac : la prochaine étape sera-t-elle la fermeture définitive?

Publié le 19 juin 2025 à 17:54, modifié le 19 juin 2025 à 17:54

Par: Charles Boisvert

Plus tôt cette semaine, le CISSS du Bas-Saint-Laurent a annoncé que le service d’obstétrique de l’Hôpital Notre-Dame-du-Lac sera fermé pour un deuxième été consécutif. Cela suscite de vives inquiétudes au Témiscouata.

« C’est désolant, c’est même très triste », dit Lynda Landry, médecin de famille à l’Hôpital Notre-Dame-du-Lac.

La situation l’attriste à un point tel qu’elle a choisi de sortir publiquement. Les femmes du Témiscouata perdent encore la possibilité d’accoucher près de chez elles. Plusieurs craignent maintenant une fermeture définitive du service d’obstétrique à plus long terme.

« Ce genre de nouvelles-là incite bien sûr à fermer le département », ajoute la Dre Landry.

Le maire de Témiscouata-sur-le-Lac, Denis Blais, craint lui aussi que la situation se répète. « On sera probablement ici l’an prochain à se dire la même affaire », dit-il.

De son côté, Marie-Lyne Michaud, porte-parole du mouvement Gardons nos soins de santé au Témiscouata, redoute une transformation complète de l’établissement. « On va devenir un gros CLSC comme à Pohénégamook. Si c’est l’obstétrique qui ferme, après ça va être quoi? La salle d’opération? », se demande-t-elle.

Manque de 6 infirmières

Le CISSS du Bas-Saint-Laurent justifie cette rupture de service par le manque d’infirmières en obstétrique. Il y en a actuellement 6 dans le département alors qu’il en faudrait 12. Mais la Dre Landry parle plutôt d’un problème de recrutement et de rétention.

Marie-Lyne Michaud questionne l’approche du réseau : « Au Témiscouata, les médecins sont en régions éloignées. Je ne comprends pas pourquoi les infirmières ne le sont pas. »

Le Bas-Saint-Laurent n’est pas reconnu comme une région éloignée par le ministère de la Santé, contrairement à la Gaspésie ou à la Côte-Nord. Les infirmières de ces régions ont donc droit aux primes d’éloignement, aux bourses d’études et aux crédits d’impôt.

« On veut garder des régions ouvertes. Je pense qu’il faut donner de l’attraction », soutient la Dre Landry.

214 jours de fermeture

Une baisse des naissances est aussi observée à l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac, conséquence directe, selon la Dre Landry, des nombreuses périodes de découverture. Elle indique que le service a été fermé pendant 214 jours entre le 1er avril 2024 et le 31 mars 2025.

« On va nous sortir : “écoutez, il n’y a pas de chiffre, il n’y a pas d’accouchement au Témiscouata. On va fermer l’obstétrique” », résume le maire Denis Blais.

« Les femmes viennent de moins en moins ici parce qu’elles ne savent pas si elles pourront accoucher ici », explique Lynda Landry.

Les patientes ont été avisées et seront redirigées vers l’Hôpital de Rivière-du-Loup, situé à 45 minutes de route. Une femme enceinte de 39 semaines, avec qui nous avons discuté, affirmait espérer accoucher avant vendredi 16h, soit le début de la découverture.

« C’est bien difficile de planifier quand on va accoucher », indique Marie-Lyne Michaud.

La Dre Landry abonde dans le même sens : « Si on a le choix, on est mieux d’accoucher l’automne et l’hiver. »

Communication difficile

Les Témiscouatains déplorent aussi que le CISSS avise à la dernière minute, comme ce fut le cas l’an dernier.

« On a été avisé le 20 juin, et ça fermait le 24. Même Rivière-du-Loup n’était pas au courant qu’ils allaient accueillir nos patientes », rappelle la Dre Landry.

« Dans le courant de la dernière année, il ne s’est pas passé grand-chose avec le CISSS », observe le maire Denis Blais. « Maintenant, à quoi bon nous aviser à l’avance quand on sait que la décision est déjà prise. Je vous le dis, l’année prochaine ce sera la même chose. »

Autant les élus que le personnel de l’hôpital souhaitent que la situation soit rétablie avant la fin de la découverture, le 8 septembre prochain. La balle est maintenant dans le camp de Santé Québec et du ministère de la Santé.