Érosion des falaises: des hébergements touristiques menacés
Publié le 17 juin 2025 à 18:08, modifié le 17 juin 2025 à 18:10
Par: Leo Hudon
Le Parc du Gros-Cap vient tout juste de s’agrandir. La semaine dernière, l’organisation a fait l’acquisition d’un nouveau terrain, une décision motivée par une réalité de plus en plus pressante : l’érosion qui gruge le site année après année.
Dès la semaine prochaine, dix nouveaux emplacements de camping seront accessibles sur ce nouveau lot.
« Depuis plusieurs années, on perd du terrain à cause de l’érosion, on perd des sites de camping. Ça fait partie un peu de notre survie », explique le directeur général du Parc du Gros-Cap, Sébastien Cummings.
Le terrain supplémentaire permettra non seulement de préserver la capacité d’accueil du parc, mais aussi de se préparer à d’éventuels déplacements d’infrastructures. « On fait en ce moment un plan d’adaptation pour les années futures. Si jamais on a à déplacer des bâtiments ou des sites, bien là ça nous le permet », ajoute-t-il.
Au-delà des considérations d’urgence, l’objectif est aussi d’améliorer l’accessibilité du site, tant pour les touristes que pour les Madelinots. « Beaucoup de gens viennent autant pour le kayak que pour le kitesurf, la pêche aux palourdes, etc. Fait qu’on va aménager un stationnement », indique M. Cummings.
Mais l’enjeu principal demeure le même : préserver des lieux d’hébergement pour ne pas compromettre la saison touristique. « De pas arriver un printemps pis de dire : on ne peut pas honorer nos deux ans de réservation », souligne-t-il. En attendant, du travail d’enrochement sera réalisé pour ralentir l’érosion et laisser le temps à l’équipe de planifier la suite.
Ce que vit le Parc du Gros-Cap n’est pas un cas isolé. À l’Auberge La Salicorne, les effets des changements climatiques sont tout aussi visibles. C’est ce qu’explique le directeur de l’Auberge La Salicorne, Robert St-Onge. « Notre base nautique est dans un bassin protégé, mais protégé jusqu’à quand? », s’interroge t-il, en pointant la plage du Bassin Est, qui a débordé à plusieurs endroits lors des dernières tempêtes.
Certaines activités autrefois offertes, comme aller sur l’île Boudreau à partir de La Salicorne, ne sont plus possibles « Il n’y a pas si longtemps, on avait un escalier. On montait sur l’île. Maintenant, elle est accessible seulement par l’autre côté. Il y a quand même toute une zone qui est dangereuse. »
La tempête Fiona, en particulier, a été un point tournant. « Jusqu’à Fiona, on se permettait de prendre le matériel qu’on voit ici derrière moi pis de l’apporter un peu plus loin sur le terrain, parce que les vagues ne venaient plus le chercher. Tout était beau. À Fiona, tout est parti. La toilette est partie à flotter. Le bâtiment s’est fait gruger en dessous. »