L’eau du fleuve purifiée par des militaires à Cap-aux-Oies
Publié le 9 juin 2025 à 15:51, modifié le 9 juin 2025 à 16:41
Un exercice militaire particulier se déroule ces jours-ci aux Éboulements. Le 5e régiment du génie de combat des Forces armées canadiennes teste un système pour rendre l’eau du fleuve potable. Ces essais serviront à de futures missions humanitaires.
Un groupe de neuf militaires basés à Valcartier s’est déployé durant cinq jours pour un entraînement aux Éboulements. Leur mission : tester un système de filtration d’eau en dehors de leur base. La rive de Cap-aux-Oies a été choisie pour deux raisons.
« C’est une des premières sorties qu’on va faire pour habituer la machine et pour voir si tout fonctionne bien avec une source d’eau salée. Et donc à partir de l’eau on est capable de faire de l’eau potable, puis il y a aussi un gros dénivelé également », explique le capitaine Lucas Hild, commandant de la troupe-ressource du 5e Régiment.
Communément appelé ROWPU, son acronyme anglophone, ce système purifie l’eau par osmose inversée. Jusqu’ici, il n’avait été testé qu’en eau douce.
« C’est fait pour produire de l’eau à partir d’un plan d’eau salée comme le fleuve Saint-Laurent, n’importe quelle source d’eau salée ou contaminée par CBRN (chimique, biologique, radiologique, nucléaire), précise le caporal-chef Philippe Vincent, initiateur de cet entraînement.
Le ROWPU a déjà été utilisé par un autre régiment lors d’une crise sanitaire en 2021 à Iqaluit, alors que le réseau d’aqueduc avait été contaminé par du diesel. « Le 4e régiment de l’appui du génie à Gagetown ont été déployés avec deux unités ROWPU qui ont réussi à alimenter la ville temporairement avec le système », relate le caporal-chef.
En une journée, une unité déployée peut produire jusqu’à 5 200 litres d’eau pure par heure et peut alimenter jusqu’à 8 500 personnes. « Pour l’instant on est encore standby avec les feux de forêt, tout ce qui se passe en ce moment. Donc si jamais il y a un besoin, nous on est prêt à répondre en 24 heures », affirme le capitaine Hild.
Le caporal-chef Vincent se dit très satisfait des tests effectués. Il a même poussé le système au-delà des spécifications techniques. Devant ces résultats concluants, le 5e Régiment du génie de combat compte poursuivre ses tests dans l’eau salée du fleuve. Il confirme d’ailleurs que des militaires seront de retour dans Charlevoix l’été prochain.