Près de la moitié des Québécois sans premiers répondants : le Bas-Saint-Laurent touché
Publié le 26 mai 2025 à 17:05, modifié le 26 mai 2025 à 17:06
Par: Ariane Boyer
Le rapport du Vérificateur général est sans appel : les délais d’intervention des ambulances mettent des vies en danger, particulièrement en région. Et le Bas-Saint-Laurent n’est pas épargné.
Les paramédics le réclament depuis plusieurs années : l’abolition des horaires de faction. Un système qui force les ambulanciers à rester de garde à la maison, 24 heures sur 24, pendant 7 jours. Résultat : de 7 à 12 minutes de délais supplémentaires s’ajoutent, simplement pour qu’ils se rendent à la caserne.
« Il n’y a aucun service de police, aucun service d’urgence au Canada qui a ce type d’horaire. On gère des vies! On sauve la population, et le gouvernement vient nous imposer un délai de mise en route d’au moins 10 minutes. »
— Jérémy Landry, vice-président exécutif, FPHQ
Son collègue de la FTPQ abonde dans le même sens.
« Il faut enlever les horaires de faction là où ça ne fait plus de sens. Il est temps de faire le ménage. »
— Shawn Blanchard, vice-président, FTPQ
En 2021, Québec a investi 1,7 million de dollars pour convertir les horaires de faction restants à Baie-Saint-Paul et à La Malbaie en horaires à l’heure, afin d’améliorer la couverture des services préhospitaliers d’urgence dans la région de Charlevoix.
Mais selon la Fédération du préhospitalier du Québec, une réforme plus large permettrait au réseau de mieux fonctionner et de sauver des coûts.
« Ça coûterait beaucoup moins cher au gouvernement si on uniformisait les quarts de travail à l’échelle du Québec. Si tous les paramédics fonctionnaient comme les policiers, on aurait des équipes prêtes en tout temps. »
— Jérémy Landry
Le passage à une couverture 24 h représenterait environ 900 000 $ par année pour certaines municipalités. Une somme qui devrait, selon eux, être assumée par le ministère de la Santé.
« C’est quand même 900 000 $… pour éviter un délai de 10 à 15 minutes pour une ambulance. »
— Shawn Blanchard
Transport alternatif : une solution complémentaire
L’autre piste évoquée par la Fédération : mieux organiser les transports alternatifs pour les cas non urgents.
« Il faut se tourner vers des moyens alternatifs : taxi, transport adapté, proches aidants, même des services de bénévoles. »
— Jérémy Landry
Mais pour plusieurs élus, la couverture uniforme demeure une illusion en région.
« Ce sera extrêmement difficile pour l’État de garantir une ambulance à chaque adresse. »
— Bertin Denis, préfet de la MRC des Basques
La Fédération affirme avoir sollicité une rencontre avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, pour discuter de ces enjeux. Mais aucune réponse ne leur est parvenue jusqu’à maintenant.
« Il faut que le gouvernement se fixe des objectifs clairs. Qu’on sache sur quoi on s’aligne pour répondre aux besoins futurs. »
— Jérémy Landry
Selon le rapport du Vérificateur général, près de la moitié des Québécois n’ont pas accès à un service de premiers répondants. Le gouvernement du Québec souhaite porter cette couverture à 80 % d’ici 2028.