ZEC Pabok : les coupes de bois se poursuivent malgré la grogne citoyenne
Publié le 20 mai 2025 à 15:41, modifié le 20 mai 2025 à 15:41
Par: Louis-Philippe Morin
Le regroupement citoyen Solidarité Gaspésie et la Ville de Chandler demandent l’arrêt des coupes forestières dans la ZEC Pabok. Selon eux, ces activités pourraient nuire dramatiquement à ce secteur fragile. La municipalité a même demandé un sursis pour les coupes actuelles et celles projetées. On craint les risques que font encourir ces coupes sur la qualité de l’eau de la rivière Petit-Pabos, sur la faune et la flore… On espère que Québec tende l’oreille et que les travaux forestiers cessent rapidement.
La forêt qui entoure la rivière Petit-Pabos s’éveille tranquillement. Ce calme est relatif… parce que, bientôt, la machinerie sylvicole reprendra son travail sur une large portion de la ZEC Pabok. Une décision qui déplaît…
« On est pressé par le temps. Il y a urgence d’agir. C’est pour ça qu’il y a des mouvements citoyens et d’autres regroupements, associations locales et nationales qui ont manifesté, à la Ville de Chandler, leur appui dont Solidarité, Gaspésie. », lance Suzanne Bourget, porte-parole pour le groupe citoyen Solidarité Gaspésie.
Les travaux d’abattage se déroulent autour du bassin versant de la rivière Petit-Pabos… un territoire pourtant visé par un projet d’aire protégée.
« En même temps, il y a les volontés gouvernementales, à travers les orientations gouvernementales pour l’aménagement du territoire, de développer le touristique… De s’entendre avec l’ensemble des usagers. Donc, des messages qui se tiennent dans un sens, mais parfois contradictoires. Le temps… Le temps est très important, parce que quand les arbres sont à terre, ils sont à terre. », poursuit madame Bourget.
Devant l’avancée des travaux parrainés par le ministère des Ressources naturelles et de la Forêt, la municipalité de Chandler a adopté une résolution demandant un moratoire. Le temps d’analyser l’impact des coupes de bois sur les espèces animales et florales…
« Puis, il y avait aucune action de posée. Il fallait protéger notre rivière et notre cours d’eau qui est important. Pour notre avenir… Pour nos générations futures. Il fallait faire quelque chose. Ça fait des années que ça dure. », nous dit Gille Daraîche, maire de Chandler.
Les politiciens municipaux aimeraient faire accélérer l’accréditation de ce territoire pour qu’il devienne une aire protégée… et qu’ainsi les coupes de bois y soient interdites. La Ville de Chandler a demandé l’appui de la MRC du Rocher-Percé pour donner du poids à sa demande… mais en vain.
« Les explications étaient que… ça amenait beaucoup de revenus dans la MRC. Ça faisait travailler des gens. Ça faisait gagner de l’argent à plusieurs commerces. C’est l’explication… C’est l’argent et la situation financière. », déplore le premier élu de Chandler.
Nous avons envoyé une demande d’entrevue au ministère des Ressources naturelles et de la Forêt. Nous désirions connaître les intentions du gouvernement… si les coupes se poursuivront, si elles augmenteront… ou si elles pourraient cesser. On nous répond que notre demande est en traitement. En attendant, le territoire se déboise de plus en plus…
« Nous… J’aime à dire que dans Rocher-Percé, nos arbres, on les veut debout… Chez nous c’est debout. D’autres MRC, c’est d’autres réalités économiques. », termine Suzanne Bourget, en souriant.