Vague d’austérité : Québec coupera 650 mille dollars au budget du cégep régional
Publié le 15 mai 2025 à 15:20, modifié le 15 mai 2025 à 15:20
Par: Louis-Philippe Morin
Québec impose des coupes « historiques» dans le réseau collégial l’an prochain. Il s’agit des compressions les plus importantes jamais imposées aux cégeps, selon la fédération qui les représente. On parle d’environ 650 mille dollars de moins au budget du cégep régional… Ce sont, effectivement, les chiffres avancés par la direction du Cégep de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Le montant peut paraitre insignifiant sur un budget de fonctionnement de 43 millions de dollars, mais les impacts se feront ressentir pour la clientèle dès septembre.
L’austérité québécoise se poursuit… cette fois dans l’enseignement. Le gouvernement provincial serre les cordons de la bourse pour les cégeps. Dans la région, le Cégep de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine devra travailler avec 650 mille dollars en moins à son budget.
« Moi je crois qu’on a atteint la limite. En fait, on a dépassé la limite de ce qu’on est capable d’absorber. On commence à être obligé d’aller couper dans nos services. On n’est pas capable d’en faire plus. », soupire Yolaine Arseneau, directrice générale du Cégep de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
Cette coupure impactera directement les services aux élèves. On parle, par exemple, de l’aide psychosociale, des heures diminuées dans les bibliothèques, du service d’accompagnement pédagogique et du service de soutien en laboratoire. Une hérésie pour le personnel enseignant qui croit que la pression sera mise sur le reste du personnel.
« On ne fait pas de l’enseignement collégial tout seul. Il y a des services autour, aussi, qui sont importants. Et eux, ils sont touchés. Les services aux étudiants vont être touchés à court, moyen et long terme. », nous dit Marjorie Allaire, représentante syndicale de enseignants au Campus de Carleton-sur-Mer.
Le cégep régional devra faire des choix douloureux… Coupures de personnel, diminution des heures rémunérées pour certains professionnels, gel d’embauche… Ces décisions pourraient avoir des répercussions sur le nombre d’inscriptions, selon certains.
« Et qu’on annonce tout le temps qu’il y a des compressions et que ça ne va pas bien. C’est certain que, ça peut toucher le désir des étudiants de dire : moi, je vais prendre un autre chemin pour mon parcours mon parcours scolaire. », ajoute madame Dallaire.
Et justement… aux premières loges, les étudiants se hérissent de telles décisions, prises sans qu’ils aient été consultés.
« C’est très dommage. C’est sûr qu’il y a moins de services pour les élèves… On a besoin de ça. Les enseignants ne sont pas assez payés, on n’a pas assez de services… Il y a plein de problèmes dans les cégeps. Ce n’est pas le fun, les coupures, c’est sûr. », avoue cet étudiant, croisé au Cégep.
« Je pense qu’avec les dépenses qu’on a eues dans les dernières années au gouvernement et la quantité d’argent qu’on gaspille. (…) Je ne pense pas que les coupures soit la bonne façon, mais la façon qu’on dépense l’argent, ça devrait être plus vérifié. », ajoute son collègue.
La situation est si inquiétante que des centrales syndicales ont appelé à la démission de la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry, l’accusant de fragiliser le réseau collégial avec ces récentes décisions.