Jusqu’ici, seules le lac Témiscouata et la rivière Madawaska étaient officiellement touchés. Mais l’espèce prend maintenant de l’ampleur dans la région. Et dans neuf cas sur dix, ce sont les embarcations de plaisance qui sont responsables de sa propagation.

Les plans d’eau touchés

Selon Serge Pelletier, préfet de la MRC de Témiscouata, la moule zébrée est maintenant considérée comme établie dans trois lacs du Témiscouata : le lac Jerry, le lac des Aigles et le Grand lac Squatec. Le lac Saint-Jean, situé dans Les Basques, est également contaminé.

« Je ne vous cacherai pas que ce n’est pas une bonne nouvelle », admet Serge Pelletier. Bien qu’aucune moule adulte n’ait été observée, la présence de larves en suspension, appelées véligères, confirme que l’espèce est bien en mesure de se reproduire dans ces milieux.

Une propagation fulgurante

Pour le biologiste Claude Lavoie, l’ampleur de la contamination est frappante.

« C’est quand même un saut quantique important entre la source la plus proche, qui était à Montmagny, et le lac Témiscouata », explique-t-il.

Présente dans la région depuis moins de trois ans, la moule zébrée se multiplie à grande vitesse. « En un an, les moules zébrées ont filtré toute l’eau du lac Ontario, imaginez. Donc pour le lac Témiscouata, le jour où il sera complètement envahi, c’est peut-être l’affaire de six mois », prévient-il.

Prévention : la seule défense

Malgré la contamination, les acteurs du milieu insistent : la prévention reste essentielle.

« Même si la moule zébrée est déjà présente, il faut continuer à laver les embarcations. Sinon, on se condamne à en avoir partout », affirme Serge Pelletier.

Claude Lavoie souligne que les plans d’eau sans station de lavage sont particulièrement vulnérables. Le lavage à l’eau chaude, pendant la durée recommandée, demeure la meilleure option à ce jour.

« Ce n’est pas parce que vous avez une station de nettoyage que vous avez réglé le problème. Ce n’est pas une barrière absolue, mais c’est la seule qu’on a », conclut Serge Pelletier.

Des traces dans 10 lacs inspectés

La présence d’ADN de moule zébrée a été détectée dans 10 des 22 lacs inspectés au Bas-Saint-Laurent. Le ministère de l’Environnement poursuivra ses analyses en 2025 pour suivre l’évolution de cette espèce envahissante.