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Le caribou freine Damabois : 11 travailleurs remerciés à Saint-Jean-Port-Joli

Publié le 7 mai 2025 à 17:14, modifié le 7 mai 2025 à 17:19

Par: Ariane Boyer

Les mesures de protection du caribou montagnard provoquent une nouvelle fermeture dans l’industrie forestière.

Damabois annonce la suspension, pour une période indéterminée, des activités de son usine de Saint-Jean-Port-Joli. Dès ce soir, les machines sont à l’arrêt et 11 travailleurs se retrouvent sans emploi.

L’annonce est tombée ce matin. Et sur le terrain, le choc est réel.

« Moi, je suis tombé pas mal à terre », confie un employé.

Ce n’est pas la première fois que l’entreprise encaisse un tel revers. En mars dernier, l’usine Bois Chic-Chocs de Cap-Chat avait aussi été contrainte de fermer, faute d’approvisionnement. Une quarantaine de postes avaient été suspendus.

« On protège 27 caribous… mais les 11 employés ici, les 18 à Cap-Chat… on se sent un peu laissés à nous-mêmes », déplore Marie-Pierre Ouellet, responsable d’inventaire chez Damabois.

Les mesures environnementales en vigueur dans la MRC de la Haute-Gaspésie compliquent l’accès au bois. Résultat : l’entreprise doit aller chercher sa matière première beaucoup plus loin.

« Tout ce qui est proche des usines, on ne peut pas nécessairement y toucher », explique-t-elle.

Et dans les rangs, la frustration monte.

« Moi, j’en sauverais pas de caribou. Je sauverais les compagnies à la place », tranche un autre employé.

Harold Truchon, directeur de l’approvisionnement, lance un appel direct à Québec.

« On sollicite directement le premier ministre, monsieur Legault, avec le ministère de l’Environnement et les Ressources naturelles et des Forêts. »

Damabois réclame une suspension des mesures en vigueur, des compensations, ou l’accès à un autre territoire équivalent pour poursuivre ses opérations.

« Si on maintient ces mesures-là, qu’on trouve un lieu de remplacement qui est équivalent, puis qu’on puisse travailler », plaide Harold Truchon.

Pour la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, cette fermeture temporaire a des conséquences bien concrètes.

« Nos pensées vont immédiatement à tout le personnel qui est mis à pied », affirme le maire Normand Caron.

« Où est-ce qu’ils vont aller ? Sur le chômage pour le moment », conclut Marie-Pierre Ouellet.

« On a peur un petit peu… », ajoute une employée.
« Ça nous fait de la peine pas mal… », lance un collègue.

En attendant une réponse de Québec, les employés devront, une fois de plus, laisser la poussière retomber.