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Laboratoire : des technologistes médicales à bout de souffle

Publié le 4 avril 2025 à 16:33, modifié le 4 avril 2025 à 16:33

Par: Félix Côté

Le manque de personnel au laboratoire de l’Hôpital de Maria est dénoncé depuis plusieurs années et la situation n’est toujours pas résorbée, admet le CISSS du Bas-St-Laurent. L’organisation gère le laboratoire. Des technologistes médicales témoignent d’ailleurs de l’épuisement vécus par certains employés.

les besoins de main-d’œuvre et de relève pour travailler dans les laboratoires médicaux sont présents dans plusieurs institutions et l’hôpital de Maria n’y échappe pas. Depuis, la fin du recours aux agences de santé, ce sont six employés du laboratoire qui le soutiennent à bout de souffle. À court de solution, actuellement deux d’entre elles lancent un cri du cœur à leur employeur.

Marie-Pier St-Onge et Laurie Normandeau disent souffrir d’épuisement professionnel et de détresse psychologique en raison de la charge de travail dans leur département.

« On vient de travailler et on a une boule. On a de la culpabilité parce qu’on sait que ce sont des patients au bout. On ne peut pas se permettre de commettre des erreurs, d’être fatigué ou de ne pas avoir de concentration. On se sent comme les musiciens dans le Titanic à la fin qui joue du violon pendant que le bateau coule. On est là et on fait de notre mieux », décrit la technologiste médicale de l’hôpital Maria, Marie-Pier St-Onge.

Plusieurs d’entre elles ont dû aussi s’absenter pour arrêt de travail au fil des années. Elles estiment que le département est au bord d’une rupture de service.

« Une rupture de service ce que ça représente c’est qu’il n’y a personne au laboratoire de 23:30 à 7h. Donc, s’il y arrive un accident, un accouchement ou peu importe la situation, les patients ne pourront même pas venir se présenter à l’urgence parce qu’ils ne pourront pas recevoir les soins adéquats », mentionne Mme St-Onge.

« J’ai déjà dû apporter mes enfants au travail avec moi. Ils étaient malades et ne pouvaient pas aller à la garderie et si moi je n’étais pas au travail il y avait une rupture de service dans un certain département au laboratoire donc je les ai apportés fièvre ils ont dormi sur ma chaise donc c’est vraiment difficile pour nous », ajoute la technologiste médicale de l’hôpital Maria Laurie Normandeau.

Elles craignent que la fatigue des employés augmente les risques d’erreurs médicales.

« C’est aussi ce qui risque d’arriver. De sortir des mauvais résultats. Qu’il y ait des délais et si on travaille 16 heures en ligne, notre concentration est le moins c’est certain », poursuit Marie-Pier St-Onge

Selon Mme St-Onge, ce qui arrive présentement était prévisible. Qu’il soit question de départ à la retraite, l’absence de relève, et la fin des recours à la main-d’œuvre indépendante, les employés ont tenté de prévenir leur employeur.

« À Rimouski, cette année, au cégep il y a cinq finissants en laboratoire médical. Ils sont tous déjà placés et aucun ne vient ici en Gaspésie. Donc pour les cinq prochaines années on ne voit pas de relève », ajoute-t-elle.

Le CISSS du Bas-St-Laurent admet avoir des enjeux de main-d’œuvre, et affirme faire des efforts pour le recrutement. Par ailleurs, un plan de priorisation des embauches sera mis sur pied pour aider les milieux fragiles comme celui de Maria.