Dévaler les pentes, de façon autonome. C’est l’un des plaisirs d’Yvan Madore. Le bas de son corps est paralysé depuis qu’il a subi un grave accident de travail.

« C’est un poteau de métal qui m’est tombé sur le dos. Le 29 mars 2019. Deux mois après la naissance de mon petit garçon », raconte l’homme.

Aujourd’hui, c’est loin de l’empêcher de pratiquer ce sport d’hiver. Il a débuté dans la pente école, pour maintenant, descendre les autres pistes.

« C’est de repousser les limites, mais c’est de s’amuser tout simplement. Quelqu’un qui veut faire du ski, s’il a ses jambes, est-ce qu’il est exceptionnel? Là, c’est juste un paraplégique qui fait du ski. On en voit juste moins », mentionne Yvan Madore.

Au mont Saint-Mathieu, 7 moniteurs sont présentement formés pour offrir le ski adapté. Ils doivent suivre une formation particulière, pour s’assurer de la sécurité des personnes qu’ils guident.

« À la base, je suis papa d’un garçon qui a une paralysie cérébrale. J’ai décidé qu’on se relevait les manches et qu’on allait lui donner la plus belle vie possible », témoigne Jean-François Rioux. C’est lui qui a décidé de mettre en place ce service.

« On est des fabricants de bonheur, on met des sourires sur le visage, c’est incroyable! C’est immédiat, c’est notre paye » constate le fondateur et directeur technique du ski adapté au parc du Mont Saint Mathieu.

Il y a aussi le ski en tandem, qui permet à n’importe de profiter d’une descente. Il suffit de s’assoir dans le fauteuil adapté et de se laisser conduire.

« C’est de rendre accessible la montagne à des gens qui n’auraient jamais pensé sans nous que ça aurait pu faisable », affirme M. Rioux.

Récemment, une grand-mère, qui n’avait jamais fait de ski, a pu réaliser son rêve.

« Son rêve, c’était de voir ses enfants faire le parc à neige. Notre grand-maman a eu l’une de ses plus belles journées de sa vie! », se souvient-t-il.

Des équipements permettent aussi de skier avec une seule jambe. Des personnes autistes, avec une déficience intellectuelle ou encore non voyantes peuvent également vivre l’expérience.

Des classes d’élèves ayant des besoins particuliers en bénéficient notamment chaque hiver. Le service est offert ici depuis une dizaine d’années, grâce à différents programmes de financement. La clientèle n’a qu’à payer le tarif régulier pour accéder aux pistes.

« Le message que je passerai à tous les paraplégiques, tétraplégiques, ou peu importe leur handicap et leur maladie : prenez le temps de trouver une passion et amusez-vous », conclut Yvan Madore.