Frontière canado-américaine : le Madawaska et le Témiscouata ont déjà été convoités
Publié le 14 mars 2025 à 16:05, modifié le 14 mars 2025 à 16:24
Par: Mylene Thomas
Le président américain Donald Trump continue de répéter qu’il veut annexer le Canada et envisage une renégociation de la frontière canado-américaine. Si on se replonge dans l’histoire, les Américains convoitaient déjà une partie de notre territoire.
Le Madawaska et le Témiscouata auraient pu faire partie des États-Unis. La région a été confrontée aux ambitions expansionnistes de ses voisins du Sud, lors de la guerre d’Aroostook dans les années 1830 « le Madawaska a été le théâtre d’une querelle de frontières au début des années 1800, on appelait la région un territoire contesté » a expliqué Hélène Martin, présidente le société historique du Madawaska. « Les Américains trouvaient que les frontières n’étaient pas équitablement découpées. C’est pas mal semblable on se croirait à un retour en arrière » a dit Alexandre April, président de la Société d’histoire et archéologue du Témiscouata.
Le nœud du conflit était principalement lié à l’industrie forestière, en plein essor « qui allait avoir le contrôle des forêts. Le nord du Nouveau-Brunswick était riche en pins qui était prisé pour la construction de navire » a souligné Hélène Martin.
Des blockhaus ont été construits pour protéger le territoire. Le Fortin du Petit-Sault à Edmundston et le Fort Ingall au Témiscouata. Des vestiges encore là aujourd’hui « pour préserver nos frontières préserver notre bois. On a été chanceux de l’avoir parce que c’est comme ça que les Britanniques ont repoussé les Américains» a précisé Alexandre April.
Le traité de Webster-Ashburton, conclu en 1842 entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, a fixé les territoires disputés, soit 18 000 km carrés aux Américains, et 13 000 autres aux Britanniques « cela a permis d’avoir une paix, que les deux régions se développent » selon Hélène Martin, présidente de la Société historique du Madawaska. « Un bon traité qui a fait que les lignes sont telles qu’elles sont aujourd’hui » a ajouté Alexandre April. « La réalité historique montre qu’il y a des processus » a commenté Nelson Ouellet, professeur d’histoire à l’Université de Moncton.
Le président Trump pourrait envisager de renégocier cette frontière canado-américaine « nos élus répètent continuellement qu’il est hors de question que cela se produise » a relaté Nelson Ouellet. « L’histoire nous permet de mieux comprendre l’avenir de savoir qu’il y a déjà eu des conflits pis ça s’est réglé, c’est une source d’espoir » a conclu Hélène Martin.