Pendant sa marche quotidienne, Marie-Pier St-Onge sillonne les rues d’Edmundston pour distribuer des signets dans les boîtes aux lettres afin de prévenir le suicide « faire deux avenues ça va me faire mon heure, puis souvent y a des personnes qui pellent dehors, j’arrête on parle; tout le monde connaît quelqu’un qui est décédé du suicide » a confié cette citoyenne.

La jeune femme a elle-même été confrontée à ce drame. Sa sœur s’est malheureusement enlevée la vie il y a presque cinq ans « ma sœur est décédée du suicide en juin 2020 puis ça a vraiment été une expérience vraiment difficile puis je ne souhaite pas ça à aucune famille c’est pour ça que je veux prévenir » a t-elle témoigné.

Selon elle, la pandémie a pu envenimer les choses « elle restait dans un sous-sol isolé puis à un moment donné tu ne sais plus vers qui te tourner justement c’était pendant le covid elle ne voulait pas déranger ou appeler à l’aide parce qu’on était en isolement » a précisé Marie-Pier St-Onge.

Ce signet donne accès notamment aux numéros d’urgence pour avoir du soutien « personne ne devrait être laissé tout seul chez eux à broyer du noir, peut être quelqu’un va le trouver et c’est exactement ça dont il va avoir besoin »

Si un seul signet lui permet de sauver une vie, sa mission est déjà accomplie« si je peux passer à 15 000 portes pour en sauver une et bien je suis prête à passer 15 000 autres pour sauver une deuxième » a raconté Marie St-Pier St-Onge.

Le suicide reste toutefois un fléau dans la région du nord-ouest. En 2020, c’était l’un des taux les plus élevés de la province« on est dans le rouge tout de suite dans le nord du Nouveau-Brunswick, je sais qu’il y a un projet de recherche, qu’est-ce qui se passe dans le nord du Nouveau-Brunswick que les gens ont tendance à aller vers le suicide »

Marie-Pier ne compte pas s’arrêter en chemin et continuera sa distribution dès demain « souvent c’est juste ce poids-là sur tes épaules qui va être en moins à juste parler à quelqu’un qui est là pour t’écouter. »