Tarifs douaniers : l’économie régionale mise à mal?
Publié le 6 mars 2025 à 16:13, modifié le 7 mars 2025 à 13:02
Par: Louis-Philippe Morin
La guerre des tarifs douaniers canado-américains touche plusieurs secteurs économiques de la région en plein cœur. Les producteurs de bois d’œuvre et les producteurs agricoles vivent des heures d’inquiétude. Même si on continue de produire du bois, par exemple, on ne sait pas trop quelle sera la suite des choses. Si les acheteurs américains cessent leurs commandes et que les cours à bois de la région sont pleines… La machine va s’enrayer et les pertes économiques s’ensuivront… sans compter de possibles pertes d’emplois.
Jeudi matin, dans les bureaux du Syndicat des producteurs de bois de la Gaspésie. Rémi Leblanc, président par intérim de l’organisme, hausse les épaules.
« On ne peut pas prévenir l’avenir. C’est au jour le jour. Et même, ça change toutes les heures. Il faut vivre avec. »
Plusieurs pans de l’économie gaspésienne vivent des moments de doutes et d’inquiétudes. La guerre commerciale impacte directement les producteurs de bois qui voient s’ajouter des tarifs de 25% pour entrer sur le marché américain… Eux qui étaient déjà touchés par une imposition de 14,5%.
« Il y a de l’inquiétude. On s’attend que ça ne sera pas longtemps. On s’attend que ce soit les Américains qui vont, probablement, stopper ce tarif-là si vous voulez. », ajoute le président par intérim.
50% du bois coupé en Gaspésie se retrouve, ultimement, sur le marché américain. Or, si les frontières se ferment, le scénario n’a pas de fin heureuse pour la région.
« Les cours sont pleines déjà (…) ils peuvent en prendre encore un peu. Mais s’ils ne peuvent pas livrer, ils ne peuvent pas scier… Ils ne pourront pas le vendre… et donc on va arrêter les opérations. », explique monsieur Leblanc.
Si l’industrie forestière se pose encore beaucoup de questions pour la suite des choses, le monde agricole n’a pas plus de réponses.
« On s’en va vers une période très instable au niveau économique. C’est sûr que… Pour les prochains mois, on ne sait pas trop comment ça va aller et où ça va aller. », estime Sylvain Arbour, président de l’UPA régionale.
Les exportations agricoles du Québec vers les États-Unis s’élèvent à 8 milliards de dollars, par année, d’exportations agricoles vers les États-Unis… et des milliers d’emplois. Et, ces jours-ci, tout le monde marche sur des œufs. On imagine même un avenir différent.
« Quand t’arrives avec une problématique comme ça… Il va falloir réfléchir. Est-ce qu’on est autosuffisant? Est-ce qu’on peut, demain matin, avec une crise qui peut, de plus en plus, dans le fond, importante… Est-ce qu’on peut nourrir notre peuple et la population? », lance le président Arbour.
Les prochaines semaines seront cruciales pour l’économie locale…
« On est à côté d’un éléphant… On ne sait pas trop comment il va réagir. », sourit monsieur Arbour.