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L’écrivaine acadienne Antonine Maillet s’éteint à 95 ans

Publié le 17 février 2025 à 18:06, modifié le 17 février 2025 à 18:06

Par: Michel Roussel

C’est un jour sombre pour l’Acadie qui a perdu, aujourd’hui, l’une des plus grandes ambassadrices de son histoire.

Véritable monument de la littérature, l’écrivaine Antonine Maillet s’est éteinte paisiblement, la nuit dernière, à l’âge de 95 ans. Née à Bouctouche en 1929, la prolifique dramaturge a signé, en carrière, plus d’une cinquantaine de romans et une douzaine de pièces de théâtre dont sa plus célèbre création, « La Sagouine », parue en 1971 chez Leméac. Interprété par Viola Léger, ce texte, que l’engouement du public a porté vers la prospérité, fut traduit dans plusieurs langues et joué 2000 fois au Canada, mais aussi aux États-Unis et en Europe. Considérée comme la voix de sa nation, l’autrice a grandement contribué au rayonnement des siens et de la langue française qu’elle défendait passionnément. Un départ qui chagrine sa famille, mais aussi ses ami.e.s et collègues du domaine des lettres.

« Mme Maillet, écoutez, commençait, un petit peu, à avoir de petits ennuis de santé, donc la surprise n’était pas immense pour nous, mais bon, c’est toujours un choc et nous sommes attristés de son départ parce qu’elle était une grande pilier de la Maison; une grande force de la littérature, mais une personne aussi extrêmement attachante et extrêmement vivante » précise son éditeur, Pierre Fillion. Quant au cinéaste Phil Comeau qui en 2006 a porté à l’écran son plus célèbre personnage, il garde le souvenir d’une personne d’exception: « C’est une femme qui avait un sens de l’humour vraiment extraordinaire qui rêvait à l’Acadie tout le temps. Toutes les fois qu’on se voyait parce qu’on était amis. On parlait de l’Acadie sans arrêté…et tout ce qu’on souhait. Elle faisait aussi de très beaux discours. Elle était une très bonne oratrice ».

Et sa contribution à la culture aura été maintes fois été honorée; ici comme à l’international. Récipiendaire de 31 doctorats honorifiques et première écrivaine non européenne et seule canadienne à recevoir, en 1979, le prestigieux prix Goncourt pour son roman « Pélagie-la-Charrette », elle a reçu au moins une quinzaine de prix littéraires visant à souligner son apport considérable au domaine des arts. À la fois officière et académicienne, cette figure de la littérature franco-canadienne a, depuis l’automne dernier, un timbre à son effigie. À l’instar de son dernier manuscrit, « Mon testament », son lègue survivra à son décès et permettra aux gens qu’elle a inspiré de poursuivre son œuvre.

« C’est beaucoup, beaucoup d’émotions aujourd’hui. C’est un mélange de tristesse, de vide, de reconnaissance puis d’amour aussi, mais également le sentiment d’une plus grande responsabilité encore de continuer à faire ce qu’elle voulait qu’on fasse : faire rayonner la culture acadienne, de la célébrer puis de se faire confiance aussi » ajoute pour conclure, la directrice générale et artistique du village théâtral Au pays de la Sagouine, Monique Poirier.