Quelle est la vision pour l’aéroport de Rivière-du-Loup?
Publié le 12 février 2025 à 17:20, modifié le 12 février 2025 à 17:20
Par: Catherine Pellerin
Quelle est la vision de la Ville de Rivière-du-Loup pour développer son aéroport? L’infrastructure, située à Notre-Dame-du-Portage, a subi des travaux majeurs il y a quelques années.
Des travaux de 8 M$ ont permis notamment la réfection du tarmac et de la piste d’atterrissage.
« C’est sûr que ça facilite les opérations. Ça met un plus à l’aéroport », affirme Colin Simard, qui est gestionnaire de l’aéroport de Rivière-du-Loup pour la compagnie Aéropro depuis près de 2 ans et demi.
Plus de 350 000$ seront également investis par la Ville de Rivière-du-Loup en 2025 pour remplacer les vieux réservoirs de carburant, présentement enfouis dans le sol. Les nouveaux seront aménagés à la surface, pour respecter les normes.
« Ça va compléter un peu la mise à niveau de l’aéroport pour qu’on devienne plus attractif, plus sécuritaire et attirer plus de clients », explique Carl Thériault. Le conseiller municipal du district de la Pointe est également président de la Corporation de l’aéroport de Rivière-du-Loup.
Un investissement nécessaire, étant donné que le site demeure un endroit de choix pour le ravitaillement de toutes sortes d’appareils, qui arrivent souvent de l’ouest de la province pour se diriger plus à l’est.
« On a beaucoup de trafic aérien militaire, surtout des hélicoptères. La garde côtière aussi qui vient souvent ici », déclare M. Simard.
Aucun projet majeur n’est sur la table, mais plusieurs pistes sont étudiées pour augmenter l’achalandage et les revenus. Le budget d’opération est de plus de 200 000$ annuellement, financé à 75% par la Ville.
« Je ne nommerai pas les spécialistes qu’on a consultés, mais certains demandent si on a de la place pour avoir de l’entreposage. Ce n’est pas une fonction aérienne, mais l’entreposage, c’est à prospecter, c’est à fouiller », mentionne Carl Thériault.
Il s’agit de l’une des plus grandes pistes d’atterrissage dans l’Est-du-Québec avec ses 6000 pieds de longueur et ses 150 pieds de largeur. La Ville préfère toutefois garder les deux pieds sur terre et n’espère aucunement attirer un jour un transporteur aérien.
« Mont-Joli est déjà desservi par Sunwing et on est à 2h de l’aéroport de Québec. Il n’y a pas de marché évident », estime Carl Thériault.
« On va se concentrer sur des marchés de niche, beaucoup plus ciblés, qu’on a déjà identifiés. Si on peut faire des progrès là-dedans, ça va être beaucoup », poursuit-il.
Un lucratif contrat de trois ans a notamment été conclu avec la SOPFIM, qui effectue la pulvérisation d’insecticide contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette.
L’objectif est aussi de faciliter les services pour les entreprises. Premier Tech, par exemple, utilise depuis des années les installations. Des transports médicaux sont aussi effectués.
L’aéroport attire également des entrepreneurs. Une formation pour devenir pilote privé d’hélicoptère est offerte sur place.
« Je dirais que Rivière-du-Loup, c’est comme l’entrée de toute la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick. C’est une bonne place, c’est un point stratégique » affirme André Bibeau, directeur des opérations et chef instructeur chez Hélinovations.
L’entreprise voulait s’éloigner des grands centres, et des gros aéroports.
« Quand on est une école, on n’est pas nécessairement prioritaire sur un gros porteur qui arrive. Il faut attendre notre tour pour embarquer sur la piste, il faut attendre notre tour lorsqu’on revient. Il y a beaucoup de pertes de temps dans un gros aéroport », explique-t-il.
À Rivière-du-Loup, les élèves en ont pour leur argent.
« Aussitôt qu’on part l’hélicoptère, on est en vol, on part, on commence à travailler tout de suite. C’est plus rentable pour les élèves, un petit aéroport », conclut M. Bibeau.
À son départ à la fin septembre 2022, l’ancien gestionnaire Martin Hivon a fermé son école de pilotage.
« S’il y a une demande pour la formation pour les avions, on a une compagnie à Québec et on peut peut-être l’amener ici, en satellite. Mais pour le moment, on n’a pas de demande », ajoute pour sa part Colin Simard.
Une éventuelle rénovation de l’aérogare est toujours possible, advenant une aide gouvernementale. Ce n’est toutefois pas la priorité pour l’instant, selon Carl Thériault.