Encore en vie, grâce à l’urgence de Trois-Pistoles
Publié le 10 février 2025 à 17:24, modifié le 11 février 2025 à 08:03
Par: Catherine Pellerin
Les compressions en santé continuent d’inquiéter vivement dans les Basques. Des citoyens, qui sont encore en vie aujourd’hui grâce à l’urgence de Trois-Pistoles, ont décidé de partager leur histoire pour démontrer qu’il est essentiel de la maintenir ouverte 24h sur 24.
« J’ai très peur, j’ai peur que ça se reproduise, parce que je n’aurais peut-être pas la chance que j’ai eue en 2024 », affirme Lisette Théberge.
La citoyenne de Trois-Pistoles craint le pire si l’urgence est fermée en soirée et pendant la nuit. Le 19 mai 2024, elle a failli y rester.
« Si l’urgence n’avait pas été là, c’est sûr qu’aujourd’hui, je ne serais pas ici. Je n’aurais pas survécu au transfert en ambulance, je serais morte avant d’arriver », poursuit-elle.
Il était 20h lorsque la femme de 63 ans a été amenée par les paramédics à l’hôpital des Basques pour un bronchospasme.
« Ils disent qu’un bronchospasme, c’est comme si quelqu’un était en train de se noyer. Je n’étais vraiment plus capable de respirer », raconte la femme.
Deux médecins, une inhalothérapeute et deux infirmières ont réussi à la stabiliser, alors qu’elle était inconsciente. Elle a ensuite été transférée à Rivière-du-Loup, avec une partie de cette équipe de professionnels dans l’ambulance.
« Les ambulanciers, ils sont très compétents, oui, mais ça prenait des professionnels pour pouvoir me stabiliser », estime Mme Théberge.
Les problèmes de santé, où chaque minute compte, sont nombreux. Une autre dame a pu éviter de lourdes séquelles, à la suite d’un AVC il y a quelques années.
« Le bras ne bougeait plus, j’étais en train de paralyser au complet », raconte la femme. Son fils l’a accompagnée à l’urgence de Trois-Pistoles en soirée, dès ses premiers symptômes.
« Ça m’a pris un an et je suis revenue. J’ai même pu recommencer à travailler. Si j’avais été à Rimouski, je serais restée paralysée », témoigne-t-elle.
Le comité citoyen « Il y a urgence pour notre urgence à Trois-Pistoles » se bat pour maintenir l’urgence ouverte la nuit. À la suite d’une publication sur la page Facebook du groupe, une pluie de témoignages a été observée.
« Les témoignages se rejoignent tous, c’est la vie des gens qui été sauvée par le fait qu’il y a une urgence à Trois-Pistoles. Ces gens-là n’auraient pas eu le temps de se rendre dans une autre urgence », déclare Sébastien Rioux, membre du comité.
Dans les prochains jours, plusieurs cas similaires seront partagés sur les réseaux sociaux.
« C’est pour montrer à quel point on y tient et qu’on en a besoin. C’est essentiel pour l’ensemble de la région. C’est ce qu’il faut comprendre, ce n’est pas juste Trois-Pistoles que ça touche », soutient Sébastien Rioux.
« Il n’y a pas juste moi qui ai besoin de l’urgence. J’ai peur autant pour moi que pour la population en général », ajoute Lisette Théberge.
Ces citoyens espèrent que leur témoignage permettra d’influencer la décision de Santé Québec. Ils tiennent à rappeler que leur vie compte aussi la nuit.
La pétition, qui a été lancée vendredi, compte d’ailleurs déjà plus de 2 400 signatures sur le site de l’Assemblée nationale du Québec.