Urgence de l’hôpital de Maria : une pétition pour accélérer la réfection?
Publié le 10 février 2025 à 15:08, modifié le 10 février 2025 à 15:08
Par: Louis-Philippe Morin
La Ville de Maria souhaite que le gouvernement mette l’accélérateur sur le projet de rénovation de l’urgence de l’hôpital. Ce soir, les élus demanderont à la population d’appuyer une pétition en ce sens. La patience des politiciens locaux arrive à terme dans ce dossier. Le geste posé par les élus de la région – et d’abord ceux de Maria – vise à augmenter la pression sur le gouvernement quant à l’avenir de l’urgence de Maria. Après les promesses non tenues du gouvernement, on veut voir le projet inscrit au prochain Plan québécois des infrastructures, ce document qui détaille les investissements planifiés de l’État dans les immeubles, routes et autres constructions.
L’urgence de l’hôpital de Maria fêtera bientôt ses 60 ans. Alors que certains pensent à la retraite à cet âge-là, l’endroit vétuste continue d’être l’urgence la plus occupée de la Baie-des-Chaleurs.
En novembre 2023, le premier ministre du Québec lui-même promettait que le département nécessitait une cure de rajeunissement et que le dossier se retrouverait au Plan québécois des infrastructures. La promesse n’a pas été tenue… Pour rappeler l’urgence d’agir, les élus de Maria demanderont l’appui de la population à une pétition en ce sens, lundi au conseil de ville. La pétition sera ensuite acheminée aux élus provinciaux.
« C’est une façon, entre autres. C’est sûr qu’il y a eu des démarches… Mais, je pense que c’est une démarche citoyenne qui démontre l’importance dans la région d’appuyer ce projet-là. », explique le maire de Maria, Jean-Claude Landry.
Des acteurs autour du dossier en ont assez d’être considérés comme des citoyens de seconde zone et estiment que la proposition de la municipalité de Maria est nécessaire pour envoyer un message aux instances gouvernementales.
« Je sais que, présentement au Québec, on est dans une restriction budgétaire. Mais, s’il y a un projet qui doit être accepté au Programme québécois d’Infrastructure, c’est celui-là. Je comprends, ils vont dire que le PQI déborde… Comme ils disent. Mais, même s’il déborde… Il faut que ce projet-là… S’il y en a qu’un, il faut que ça soit celui-là. », estime Roseline Arsenault, présidente du Comité des usagers de la Baie-des-Chaleurs.
La réfection de l’urgence ne peut plus attendre selon plusieurs.
« Et quel que soit notre code postal au Québec, on a droit à ses infrastructures qui permettent la rétention du personnel et qui permet au personnel de travailler dans des conditions ergonomiques. Ça permet aussi aux usagers d’être à l’urgence dans des conditions de confidentialité et de respect de leur dignité. », ajoute madame Arsenault.
Une fois la proposition énoncée, le processus pour le dépôt d’une pétition sur le site de l’Assemblée nationale nécessite l’appui et le suivi d’un député. Les autorités municipales de Maria sont rassurées à ce sujet.
« C’est la mécanique de l’Assemblée nationale. Le projet doit être déposé par un député. L’initiateur c’est la municipalité… Nous avons fait des demandes à des députés et on a la collaboration de la députée du comté. », explique monsieur le maire de Maria.
D’ailleurs, la députée de Bonaventure, qui est aussi adjointe parlementaire en Santé à l’Assemblée nationale, nous a fait parvenir une déclaration écrite à propos de cette initiative. Elle affirme qu’une mobilisation à travers une pétition est une démarche tout à fait légitime et démocratique. Qu’elle suivra attentivement le développement de cette démarche.
Une déclaration qui apaise la grogne, mais ne la soulage pas complètement.
« Moi j’y crois encore. Je vais dire, je vais y croire jusqu’en avril. 100 fois sur le métier, remettez votre ouvrage… Mais là, c’est la dernière fois que je commence à y croire. C’est le temps, madame Blouin! », sourit madame Arsenault.