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Transport scolaire : « Il n’y a rien d’assez urgent pour risquer la vie des enfants »

Publié le 4 février 2025 à 13:43, modifié le 4 février 2025 à 14:02

Par: Catherine Pellerin

Le nombre de blessés dans des collisions liées au transport scolaire au Bas-Saint-Laurent a grimpé en flèche. Selon l’Association des directeurs de police du Québec, il y a eu 28 victimes dans la région en 2023, soit 9 fois plus que l’année précédente.

C’est l’une des régions dans la province où l’augmentation est la plus importante, après Montréal, Québec et la Montérégie.

« En 2023, 320 victimes ont été recensée au Québec en lien avec le transport scolaire. Cela
représente près de deux usagers par jour en période scolaire. Ces données, dévoilées
pour la première fois par région administrative, révèlent des disparités », écrit l’ADPQ.

« Sur une période de six ans, 1 652 victimes ont été recensées en lien avec le transport
scolaire. Ce nombre est inadmissible. »

Notre équipe fait le test

CIMT-TVA a pu monter à bord d’un autobus ce mardi matin à Rivière-du-Loup, pour constater si des automobilistes manquent de prudence.

« C’est quoi qui presse le matin pour aller au travail? Il n’y a rien qui presse, partez 5 minutes plus tôt et il n’arrivera pas d’accident », lance Alain Soucy, le directeur d’Autobus Camille Mailloux RDL.

Notre équipe était accompagnée par des policiers de la Sûreté du Québec. Après un trajet d’une dizaine de minutes, deux automobilistes ont décidé de passer même si les lumières clignotantes jaunes de l’autobus étaient allumées.

« La conductrice n’a rien vu, elle était dans la lune, ce qu’on voit souvent. Le monsieur en arrière, il s’est dit ‘’je passe si l’autre passe’’ », explique le sergent Dave Ouellet, le coordonnateur local en police communautaire de la SQ pour la MRC de Rivière-du-Loup.

« Ce n’est pas tous les matins que ça arrive, mais je vous dirai un matin sur deux, et je pense que je n’exagère pas, que les gens passent tout bonnement sur les clignotants de l’autobus », témoigne Alain Soucy.

Les conducteurs qui omettent de s’arrêter lorsque le panneau arrêt est activé risquent une amende de près de 300$, et 9 points d’inaptitude.

« On ne devrait pas avoir de comportements comme ça. C’est le fun de donner un billet d’infraction, mais ce n’est pas ça qui va sauver une vie, s’il arrive un accident. Nous, on ne veut pas qu’il y ait d’accident », déclare le policier.

« Le cœur nous fait trois tours »

« Les gens passent sur les jaunes. Ils sont en arrière de moi et me dépassent pendant que je m’apprête à arrêter pour faire un embarquement », raconte Véronique Ouellet. La femme est conductrice d’autobus scolaires depuis 7 ans. Elle passe notamment sur le rang 1 à Saint-Antonin, une zone de 80 km/h particulièrement problématique.

« C’est arrivé que quelqu’un m’ait dépassée par en arrière et j’étais en train de faire un débarquement. J’ai juste eu le temps de peser sur le klaxon pour avertir mon jeune, parce qu’il aurait traversé et il y aurait eu une collision », se remémore Mme Ouellet.

« Le cœur nous fait trois tours. On les aime les enfants dans nos autobus, on ne veut pas qu’il n’arrive rien », ajoute-t-elle.

Le gouvernement fédéral vient d’ailleurs d’annoncer que tous les nouveaux autobus scolaires devront être équipés de systèmes de visibilité périphérique, pour aider le chauffeur à voir autour de son véhicule.

« Ces systèmes utilisent une série de caméras fixées à l’extérieur de l’autobus, permettant aux chauffeurs et chauffeuses de voir s’il y a une personne autour de l’autobus avant de se mettre en route. Cette technologie offre une meilleure visibilité que celle obtenue par les rétroviseurs seuls. Avec cette nouvelle réglementation, le Canada devient le premier pays au monde à exiger que les nouveaux autobus scolaires soient équipés de cette technologie », explique Transports Canada, par communiqué.

Les fautifs pourront aussi être pris en flagrant délit en photo grâce à des caméras d’infraction, pour renforcer la sécurité des enfants.