Entretien hivernal des routes : incursion dans un centre de services du MTQ
Publié le 7 janvier 2025 à 17:31, modifié le 7 janvier 2025 à 17:37
Par: Catherine Pellerin
Les conditions routières retiennent l’attention chaque hiver. Comment le ministère des Transports coordonne-t-il ses opérations de déneigement? Le MTQ a ouvert les portes à CIMT-TVA de son centre de services situé à Témiscouata-sur-le-Lac.
« Il faut que ce soit bien gratté. Il faut que le monde soit en sécurité, c’est ça mon but », lance Jean-Pierre Dumont, au volant de son chasse-neige. Il est l’un des 14 opérateurs qui travaillent pour le MTQ, avec 6 chefs de service.
Les équipes entretiennent la chaussée sur environ 330 kilomètres au Témiscouata.
« On s’assure d’avoir les effectifs sous la main lorsque les conditions météorologiques l’exigent », explique le porte-parole du MTQ, Jean-Philippe Langlais.
La machinerie est entretenue et réparée dans les garages situés dans le même bâtiment. Chaque fois avant de quitter pour leur quart de travail, les opérateurs doivent faire une inspection complète de leur véhicule, pour éviter un bris majeur des équipements sur la route.
Des outils technologiques facilitent le travail du MTQ. Les chasse-neiges ont notamment un GPS.
« Ça permet de savoir à quel endroit est situé le véhicule, dans quelle direction il se dirige et également, s’il est en train de gratter ou en train dépendre du sel ou des abrasifs », affirme Jean-Philippe Langlais.
Pour déterminer où envoyer ses équipes, le MTQ se fie sur les données d’Environnement Canada, mais aussi sur des surveillants routiers qui patrouillent 24h sur 24. Des caméras de circulation sont également utilisées, ainsi que des stations météoroutières, comme celle située à Saint-Honoré-de-Témiscouata. Elle permet de savoir en temps réel la force et la direction des vents, la température à la surface de la chaussée ou encore la température de l’air.
« On a un grand territoire et les conditions routières sont changeantes. C’est le défi. On peut se trouver près du littoral, le long du fleuve, et avoir des épisodes de poudrerie. Tandis que si on se déplace un peu plus en montagne, de fortes accumulations de neige », déclare M. Langlais.
Seulement pour l’autoroute 85 au Témiscouata, 10 véhicules d’entretien sont disponibles en tout temps.
« C’est plus le fun à faire sur l’autoroute, ce sera moins risqué pour avoir des accidents », mentionne Jean-Pierre Gagnon, qui fait ce métier depuis une quinzaine d’années.
Appel à la prudence
Les chasse-neiges ne peuvent circuler à plus de 40 km\h, pour épandre correctement le sel ou les abrasifs, ou pour gratter la neige au sol de façon efficace. Encore cet hiver, un appel à la patience est lancé. Les conducteurs sont constamment témoins de manœuvres dangereuses de la part d’automobilistes ou de camionneurs impatients.
Ces mastodontes, qui ont plusieurs angles morts, sont munis de deux caméras, une à l’arrière et l’autre sur le côté, à l’avant. Les opérateurs doivent malgré tout souvent tenter d’avoir des yeux tout le tour de la tête.
« C’est embêtant, quand il y a de la neige, des fois, on ne voit pas souvent en arrière », témoigne Jean-Pierre Dumont. L’homme a de nombreuses anecdotes à raconter, dont plusieurs qui donnent froid dans le dos.
Quelques chiffres
Pour le territoire du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, le MTQ s’occupe de l’entretien de 3 600 kilomètres du réseau routier. Environ 76 500 tonnes de sel sont utilisées par année ainsi que 82 000 tonnes d’abrasifs.
Bon an mal an, le déneigement coûte 56 millions de dollars.
28% de l’entretien du réseau est en fait effectué par le MTQ. Plusieurs contrats sont donc accordés à des entreprises et des ententes sont aussi conclues avec des municipalités.