Attablée dans un restaurant de la région, Linda Lapierre, une citoyenne de Amqui étale une pile de papiers. Devant nous, 13 ans de recours juridiques entrepris par la résidente d’Amqui. La dame habite une petite rue tranquille près de l’hôpital de la municipalité. Son malheur? Le fait que son voisin ait installé, il y a plus d’une décennie, un toit de tôle qui fait débouler la neige sur une partie de son terrain…

« On se ramassait avec un amoncellement de neige… Quand il y avait un redoux de la température, c’était encore pire. Il n’y avait aucun brise-lames… Aucun arrêt de neige qui était installé », dit madame Lapierre.

Lors de l’agrandissement de la maison de son voisin, en 2011, les plans originaux montraient un revêtement de bardeau, qui aurait au moins eu la chance de retenir la neige. Par contre, en cours de rénovation, un toit de tôle est installé.

« On nous a rassuré. Dans le fond, la greffière et l’avocate de la ville nous ont transmis une lettre disant : soyez sans crainte, les travaux d’aménagement et de construction vont être faits selon les plans et devis déposés. À défaut de respecter, des procédures seront entreprises. », relate la dame, en nous montrant des extraits d’une correspondance reçue il y a onze ans.

Madame Lapierre s’adresse à la Ville, mais ses demandes restent sans réponses concrètes. Elle se tourne donc vers la justice. Un jugement est même émis et oblige le voisin, à installer des clôtures pour retenir la neige. Ce dernier aménage plutôt une seconde lucarne. Les travaux effectués ne sont pas ceux demandés par la justice et ne règlent le problème qu’en partie.

« La neige, continue de tomber dans l’entonnoir, bien évidemment. Sur l’autre… Ça continue de tomber sur le terrain. », soupire la citoyenne.

La citoyenne a fait toutes les démarches possibles et inimaginables afin de faire respecter ses droits. Épuisée et déçue, elle croit que la Ville l’a abandonnée et l’ignore… elle a même demandé une conciliation citoyenne qu’on lui a refusée.

« Une entente amiable, ça serait de vérifier, à ce moment-là… On pourrait s’asseoir avec la ville, et je montrerais les frais encourus par rapport à ce dossier. J’aimerais qu’on puisse valider ensemble ce que ça m’a coûté comme frais juridiques. », propose madame Lapierre.

Afin de faire un peu plus de lumière sur toute cette affaire, nous nous sommes rendus à l’hôtel de ville d’Amqui. La mairesse n’était pas disponible à ce moment. Voici, par contre, ce qu’elle avait à nous dire.

« La ville de Amqui a répondu à toutes les demandes de madame Lapierre. C’est un conflit entre deux voisins et la ville n’a pas à s’immiscer dans ce dossier. »

Une réponse qui ne soulage pas madame Lapierre.

« On vit avec la situation. Vous comprendrez que la situation dégénère et ça amène des conflits de voisinage qui aurait pu être évités si la ville avait pris la responsabilité au moment opportun. », se désole la citoyenne.