Aménagement du territoire : l’étalement urbain s’observe aussi en Gaspésie
Publié le 4 décembre 2024 à 16:35, modifié le 5 décembre 2024 à 11:58
Par: Félix Côté
L’étalement urbain ne concerne pas les grands centres seulement. Un chercheur a constaté ce phénomène dans les MRC Avignon et Bonaventure. De plus en plus de gens décident de s’installer dans de plus petites localités de la région pour y vivre
Dans la dernière décennie, plusieurs personnes ont décidé de venir s’installer en Gaspésie. Les villes comme Carleton-sur-Mer, New Richmond, Bonaventure ou Paspébiac commencent à manquer de terrains. C’est pourquoi des gens s’établissent dans de plus petites localités.
« Par exemple, Escuminac, Cascapédia Saint-Jules, Nouvelle, certains villages des plateaux de La Matapédia ou Shigawake », précise le chercheur de la CIRAAD, Nicolas Roy.
La proximité que ces petites localités ont avec la route 132 est un atout. La voiture est un moyen de transport qui offre de la flexibilité notamment pour aller travailler ou faire des achats dans les villes gaspésiennes plus denses.
« L’utilisation généralisée de l’automobile c’est quelque chose qui favorise l’urbanisation. Ce n’est pas propre à la Gaspésie, on le voit au Québec, en Amérique du Nord, c’est-à-dire que des milieux de plus en plus éloignés vont être habités et c’est favorable parce que les gens utilisent l’automobile qui elle est flexible, rapide et donc qui correspond au mode de vie des gens », explique M. Roy.
Par ailleurs ces petites municipalités offrent de la place pour s’y établir. Les prix des terrains résidentiels sont plus abordables et leur aspect reculé répond à un certain idéal bucolique.
« Il y a aussi le fait que ce sont des milieux de vie qui sont désirables et désirés comme la campagne bucolique. Ce qui est aussi important, c’est de voir qu’il y a de nouvelles résidences dans ces endroits-là parce que le schéma d’aménagement le permet », mentionne Nicolas Roy.
Dans les MRC Avignon et Bonaventure, 89 % des gens sont adeptes de l’auto solo. Avec cet étalement, la population devient encore plus dépendante des infrastructures routières.
« Une des façons de contrer l’étalement urbain, habituellement ce qu’on propose, c’est la densification urbaine. Il y a différents types de densification urbaine comme la densification douce. Je pense que pour les localités gaspésiennes, c’est quelque chose d’intéressant. C’est-à-dire qu’on ne brise pas le charme du vieux, nécessairement tout le temps densifiant », ajoute le chercheur de la CIRAAD.
Différentes solutions existent selon Nicolas Roy pour réduire la dépendance à la voiture, comme la diversification des moyens de transport et l’augmentation des services de proximité.