Meurtre à Cacouna : il raconte comment il a aidé la Sûreté du Québec
Publié le 4 décembre 2024 à 16:08, modifié le 4 décembre 2024 à 16:16
Par: Catherine Pellerin
De nombreux effectifs ont été mobilisés à la suite du meurtre survenu à Cacouna en octobre 2023. CIMT-TVA a rencontré un homme qui a considérablement aidé les policiers lors des fouilles au site d’enfouissement.
Eddie Caron est directeur de Gestion Sanitaire M&M, un sous-traitant de la Ville de Rivière-du-Loup qui s’occupe des opérations au LET. Grâce à lui, les recherches effectuées par la Sûreté du Québec ont été rapides pour retrouver les restes humains appartenant à Pierre Bélisle.
« Moi, j’ai reçu un appel aux petites heures du matin, en me disant qu’il fallait fermer le site d’enfouissement, parce qu’il y avait des possibilités d’avoir un cadavre dans la cellule d’enfouissement », raconte-t-il.
Il a été contacté par les policiers après l’arrestation du suspect, qui s’était barricadé dans son logement pendant plus de 24 heures. L’homme de 74 ans, qui était le voisin de Steve Chassé, a été victime d’un homicide et les différentes parties de son corps ont été retrouvées au dépotoir. Des bennes à ordures, près de l’appartement de l’accusé, avaient d’ailleurs été fouillées par les policiers.
Même si le site est vaste, Eddie Caron a pu trouver à quel endroit précisément il fallait creuser. « Il était quand même rentré entre 450 et 500 tonnes depuis le camion qui l’aurait transporté jusqu’ici. »
En plus de mettre en place des solutions pour que les opérations du dépotoir se poursuivent, il a établi un plan avec la SQ et a multiplié les démarches. Il a notamment contacté des entreprises du secteur, pour identifier les déchets qui auraient été enfouis au même moment.
« Localiser le camion qui est rentré, délimiter un périmètre pour ne pas être obligé de tout excaver la cellule au complet, pour pouvoir trouver ce qu’on cherchait », explique Eddie Caron.
Le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale était sur place. Avec les policiers, il a collaboré aux minutieuses recherches, en effectuant 150 heures de travail en moins de 9 jours.
« Avec une pelle mécanique, on a tout excavé tranquillement, et les enquêteurs étaient autour et quand on trouvait de quoi on arrêtait. Quand ça fait 15 heures que tu creuses, que tu es assis dans une pelle, concentré, parce que tu as plein de monde, il ne faut pas que tu brises ce que tu trouves non plus, ça vient stressant », ajoute-t-il.
Remerciements de la SQ
Eddie Caron a d’ailleurs reçu un certificat de la Sûreté du Québec, pour le remercier de sa précieuse collaboration.
« Il a vécu plus qu’une semaine de dur labeur, ça été un stress intense et il l’a fait. C’est tout à son honneur. Il a aidé à l’avancement de l’enquête » estime Jean-Bernard Ouellet, le gestionnaire en environnement à la Ville de Rivière-du-Loup.
Eddie Caron reste humble et considère qu’il a simplement fait son devoir. « Quand on pense à ça, il n’y a personne qui mérite de finir là. On ne peut pas finir notre vie là », conclut-il.
Accusé de meurtre au premier degré
Steve Chassé est accusé notamment de meurtre au premier degré et d’outrage à un cadavre. Il est toujours impossible de savoir s’il sera apte à subir son procès. Les discussions se poursuivent entre les avocats. Un juge de la Cour supérieure a fixé au 3 mars 2025 la prochaine audience.
L’accusé est présentement détenu à l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel à Montréal. Il a renoncé à son enquête préliminaire qui devait se tenir à la fin novembre.