Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Industrie maricole : des inquiétudes locales face à la maladie MSX

Publié le 2 décembre 2024 à 15:08, modifié le 2 décembre 2024 à 16:18

Par: Louis-Philippe Morin

Une nouvelle maladie pourrait mettre en danger les produits maricoles de la Baie-des-Chaleurs. L’agence canadienne d’inspection des aliments a détecté, la semaine dernière, la maladie MSX dans le sud du Nouveau-Brunswick. Cette maladie fait déjà des ravages dans les élevages d’huîtres et de moules à l’Île-du-Prince-Édouard. Ce secteur économique important de l’Île-du-Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick est menacé par une maladie qui n’est pas toxique pour l’humain… Même si la MSX n’est pas encore présente dans la Baie-des-Chaleurs, elle met en péril l’avenir de cette industrie.

C’est la fin d’une excellente saison pour les producteurs d’huîtres de la Baie-des-Chaleurs. Alors qu’on remonte les dernières cages, on se demande quelle sera la suite des choses. La maladie de la sphère multinucléée inconnue… aussi appelée MSX vient d’être détectée dans le sud du Nouveau-Brunswick.

« Ici il n’y en a pas. Il y en a vraiment pas du tout. Dans le fond, les tests… Il commence à y en avoir un petit peu au Nouveau-Brunswick, plus du côté sud. Je te dirais que dans le nord du Nouveau-Brunswick il y en a pas du tout non plus présentement », confirme le copropriétaire de la ferme maricole Grand Large.

Le problème est encore plus grave pour l’industrie locale qui perd une partie de sa chaîne d’approvisionnement. Les ostréiculteurs se ravitaillent en huitres naissantes au Nouveau-Brunswick. Ils les affinent ici et les font grandir à 60 pieds de profondeur, dans la Baie-des-Chaleurs.

« La semaine dernière, on nous a dit qu’on avait plus le droit de transférer d’organismes vivants du bord du Québec. Ils ont dit que c’était à titre préventif. On leur expliqué que nous autres, si on ne pouvait plus transférer d’huîtres… C’était comme la fin de notre entreprise. Ils ont dit, on comprend, mais en tout cas… », nous dit monsieur Bujold.

Selon les experts biologistes, la MSX pourrait décimer 95 % des bancs d’huitres sauvages et celles de culture. Or, pour être certain d’empêcher toute propagation, le gouvernement donne un coup de massue presque indistinctement…

« Ils nous ont dit que c’est pour protéger les bancs d’huîtres sauvages. Du côté du Québec, il n’y a pas de bancs d’huîtres sauvages, pantoute. Il y a peut-être un petit manque de leur côté… Il va falloir travailler avec eux cet hiver. C’est normal, c’est quelque chose qui n’a jamais été vu par ici », soupire monsieur Bujold.

La solution viendra probablement de la science. Les provinces maritimes, qui sont les gros joueurs dans cette industrie, plaident pour que des recherches s’accélèrent et qu’on crée une huitre résistante à la MSX.

« C’est sûr que… Comme n’importe quelle population, un moment donné, il va se développer des choses qui vont être meilleures. Un peu comme les humains… Quand on attrape la grippe, on se fait des anticorps. Les huîtres, ça va être le même principe », ajoute l’ostréiculteur.

Nous avons contacté, via courriel, le ministère des Pêches et des Océans afin de connaître les intentions d’Ottawa face à la maladie MSX… en réponse, on nous confirme « qu’un million de dollars sera consacré à la recherche scientifique sur cette maladie et à l’organisation d’un sommet scientifique sur cet enjeu. » Entre temps, les consommateurs peuvent profiter des récoltes locales…

« On dit aux gens… Si vous voulez des huîtres, c’est le temps avant Noël. Venez nous voir! », sourit le producteur d’huitres de Carleton-sur-Mer.