Pêche récréative au crustacé: « une folie pure », selon des pêcheurs professionnels
Publié le 19 novembre 2024 à 15:58, modifié le 19 novembre 2024 à 16:25
Par: Félix Côté
Accès ressource marine milite pour l’autorisation de la pêche récréative aux crustacés au Québec. Alors que la réglementation décrit actuellement cette pratique comme du braconnage, l’organisme estime plutôt que cette activité s’apparente à la chasse.
Ensemble pour un accès aux ressources marines estime qu’il faudrait démocratiser les activités de pêche et ne pas les limiter aux entreprises.
« La mission qu’on s’est donnée c’est de réunir les populations côtières autour de l’accès qu’on souhaite avoir. On ne veut pas épuiser la ressource, on veut surtout entamer la discussion. Pour ce faire, le gouvernement nous a dit qu’on devait être plusieurs », explique la membre du Conseil d’administration de Ensemble pour un accès aux ressources marines, Manue Babin.
Plusieurs présentations ont été faites en Gaspésie par l’organisme afin de prôner l’accès aux ressources halieutiques comme les crustacés, les algues, les mollusques ou d’autres espèces de poisson.
« Les ressources marines c’est un peu le bien commun. C’est comme le grand jardin. La continuité de notre grand jardin sur la terre. Il y a plusieurs possibilités nourricières au cœur de l’océan et on n’y a pas accès », déclare Manue Babin.
De son côté, le regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie s’oppose farouchement à ce type de pêche récréative craignant une perte de contrôle total et une décimation de la population de crustacés comme cela s’est vu en Colombie-Britannique.
« Nous, on dit que ça serait une folie pure. Que ça serait dément d’autoriser cette pêche-là ! Moi je dis que c’est incontrôlable. Le moment où quelqu’un va avoir le droit de faire ça, ça va faire exactement ce qui s’est passé dans l’Ouest canadien », juge le directeur général du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie, O’Neil Cloutier.
O’Neil Cloutier rappelle que les pêcheurs commerciaux ont des règles strictes à respecter. Il croit qu’une déréglementation pourrait aussi avoir des risques pour la santé de ceux qui connaissent mal les produits marins.
« Comment le ministère pourrait contrôler toute cette activité-là et s’assurer qu’il n’y a personne qui décède d’une activité semblable. En raison de la salubrité du produit qu’il récupère et je crois que c’est aussi important dans notre société qu’on en prenne soin », ajoute O’Neil Cloutier.
Deux autres initiatives de ce type avaient été bloquées par le ministère des Pêches et Océans depuis les années 2000.