Le nombre d’itinérants a presque doublé à Bathurst depuis le mois de juin. Dans cette période, le nombre de personnes sans domicile fixe à Bathurst a bondi de 64 à 117, selon les chiffres de la Ville. Bien qu’il n’y ait pas de données précises dans la Péninsule acadienne, une augmentation a également été notée.

« Ça fait à peu près six ans que je travaille dans le milieu des sans-abris. Donc, je pourrais te dire qu’elle est progressivement de pire en pire. » – Jérémie Rousselle, gérant du Centre d’hébergement d’urgence de Bathurst

Jérémie Rousselle observe une augmentation du nombre de clients qui fréquentent son centre d’hébergement d’urgence. Selon ses observations, la fréquentation régulière est passée de près d’une dizaine à plusieurs dizaines depuis le début de l’été. Le centre compte 16 lits. La mairesse de Bathurst nous a précisé en appel téléphonique être très préoccupée par l’augmentation de cette population et des retombées sur la sécurité de sa ville. Une préoccupation partagée par les acteurs du milieu.

« C’est un problème qui n’était pas visible si tu veux dans les petites communautés, mais on est rendu à un point que les gens de tous les jours soient capables de percevoir le problème. Donc, pour moi, c’est un état d’urgence. Parce que si on ne fait pas quelque chose maintenant, ça va juste continuer à s’enflammer dans les prochaines années. » – Jérémie Rousselle, gérant du Centre d’hébergement d’urgence de Bathurst

« Êtes-vous préoccupé ? Absolument, lorsqu’on parle d’itinérance, que ce soit dans notre région ou dans une autre, on parle de nos citoyens les plus vulnérables qui vivent des conditions très difficiles. » Cédric Landry, responsable du comité sur l’itinérance à la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne (CSRPA)

« Que ce soit le maire de Caraquet ou tous les maires de la Péninsule, on est préoccupé par ça. » – Bernard Thériault, maire de Caraquet et président du Forum des maires de la Péninsule acadienne

Dans la Péninsule acadienne, un comité a été créé au sein de la Commission des services régionaux pour trouver des solutions. L’option d’élaboration de refuges pour sans-abris est étudiée, mais n’est pas favorite.

« En avoir un dans chaque petite municipalité ou à chaque différente municipalité, excuse-moi, je ne pense pas que ce serait la réponse ultime, ou efficace. » Cédric Landry, responsable du comité sur l’itinérance à la CSRPA

Les problèmes principaux énumérés par les intervenants pour expliquer cette tendance sont le coût et l’accessibilité des logements ainsi que la santé mentale précaire des personnes en situation d’itinérance.