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Le Cégep de La Pocatière plonge ses élèves dans l’étude des champignons marins du fleuve Saint-Laurent

Publié le 6 novembre 2024 à 16:29, modifié le 6 novembre 2024 à 16:38

Par: Ariane Boyer

Le Cégep de La Pocatière, en partenariat avec le centre de recherche Biopterre, a lancé un projet audacieux : explorer les champignons marins du fleuve Saint-Laurent. Le 1er octobre, dix étudiants ont pris la mer pour aller en collecter. Une mission qui fusionne science et apprentissage, et qui pourrait bien ouvrir de nouvelles portes pour les étudiants.

À bord, les étudiants ont utilisé une mini-pelle mécanique pour plonger jusqu’à 300 mètres sous la surface, où ils ont pu déterrer des échantillons riches en informations. Sarah Chouinard, conseillère pédagogique à la recherche au Cégep de La Pocatière, explique : « Parce qu’on a mis différents appareils dans le fleuve, on a pris des mesures de pH, de température, de pression et de salinité. »

Les découvertes n’ont pas déçu. En plus des champignons, les plongeurs ont rapporté divers spécimens de la faune marine : étoiles de mer, crevettes et autres invertébrés. Les champignons récoltés, quant à eux, sont maintenant placés dans des contenants à 25 °C afin d’observer leur évolution. Selon Catherine Bélanger, chercheuse chez Biopterre, ces échantillons se démarquent par « des formes vraiment différentes : sporulants, noirs, touffus, plats… »

En plus d’avoir suscité l’intérêt des étudiants, plusieurs envisagent maintenant une carrière en recherche. « Ils avaient des étincelles dans leurs yeux, » se réjouit Catherine Bélanger. « Ils se sont sentis utiles, impliqués. Ils ont appris beaucoup également. Je pense que ça va vraiment avoir un impact sur la réflexion pour leur future carrière. »

Ces échantillons précieux ne resteront pas dans les laboratoires. « Toutes ces données-là vont pouvoir être utilisées, par exemple dans leurs cours de statistiques en mathématiques. Donc, ça fait un beau projet très appliqué pour les étudiants et, en même temps, ça sert pour notre centre de recherche, » explique Sarah Chouinard.

Les données recueillies par Biopterre pourraient également trouver des applications concrètes. Ces champignons marins pourraient servir à décomposer des matières textiles, à créer des protéines alimentaires alternatives ou encore à être utilisés dans le domaine pharmaceutique. Pour Catherine Bélanger, l’enthousiasme est palpable : « Les champignons, il faut savoir qu’il y a peut-être 1 % à 0,1 % de toutes les espèces totales qui sont réellement découvertes sur Terre. Donc, il y a vraiment un potentiel, un peu comme un coffre à jouets dont je ne connais pas le contenu, qui se présente devant moi. C’est ce qui vient me stimuler scientifiquement. »

Fort du succès de cette première exploration, le Cégep de La Pocatière espère relancer le projet l’an prochain, si les conditions le permettent.