Les restrictions sur l’immigration inquiètent les entreprises de Rivière-du-Loup
Publié le 1 novembre 2024 à 17:12, modifié le 1 novembre 2024 à 17:17
Par: Ariane Boyer
À Rivière-du-Loup, les récentes mesures de resserrement des critères d’immigration, imposées par les gouvernements fédéral et provincial, déclenchent une onde de choc dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Pour des entreprises comme l’Hôtel Universel et le Snack Bar d’Amours, ces travailleurs étrangers sont essentiels au maintien de leurs activités et de leur croissance.
Des défis immédiats pour les hôteliers et restaurateurs
À l’Hôtel Universel, où la majorité des cuisiniers sont des immigrants, la vice-présidente, Joanna Lortie, observe une hausse de stress parmi ses équipes. Pour elle, ces travailleurs sont plus que des employés. « Nos employés ne sont pas des paquets qu’on commande sur Amazon, ce sont des êtres humains. Je ne vous le cacherai pas, ils sont tous stressés de la situation », déclare-t-elle. L’enjeu est crucial pour l’entreprise : alors que la clientèle est au rendez-vous et que les projets de développement se multiplient, Lortie craint que les restrictions forcent l’hôtel à mettre un frein à ses ambitions.
Mylène Malenfant, propriétaire du Snack Bar d’Amours, aborde cette nouvelle réalité avec une inquiétude palpable. Dans son entreprise, les travailleurs immigrants représentent 15 % du personnel, et chaque employé est un pilier de l’équipe. Pour elle, la situation se résume à éteindre des feux continuellement. « On est beaucoup des pompiers comme entrepreneur. On a beaucoup de priorités à gérer, et puis on y va au plus pressant, au plus urgent. Le feu le plus urgent en septembre, c’était qu’on évalue la main-d’œuvre étrangère qu’on va avoir l’an prochain », explique-t-elle.
L’incertitude pèse sur les travailleurs étrangers
La perspective de ces nouvelles restrictions est particulièrement difficile pour les travailleurs étrangers. Sidi Yassir Dahha, un cuisinier d’origine marocaine qui travaille à l’Hôtel Universel, est l’un de ceux qui ressentent vivement les répercussions de ce climat. « Dernièrement, je suis trop stressé parce que chaque soir, chaque jour, je pense à ce que je vais faire. J’ai fait tout ce chemin pour venir ici et, après, on recule en arrière », confie-t-il.
Un appel à l’aide auprès des élus
Face à cette crise qui pèse sur l’économie locale et le moral des travailleurs, Joanna Lortie, vice-présidente de l’Hôtel Universel, a écrit à la députée de Témiscouata-Rivière-du-Loup, Amélie Dionne, pour demander son soutien. Elle espère que la députée pourra convaincre le gouvernement de revoir les restrictions et d’assouplir les règles actuelles pour protéger les emplois et stabiliser les entreprises de la région.