Autobus scolaires : former des élèves pour éviter des accidents
Publié le 3 octobre 2024 à 16:59, modifié le 4 octobre 2024 à 11:12
Par: Catherine Pellerin
La rentrée scolaire au Québec a été marquée par le décès d’un adolescent, qui a été happé à sa sortie de l’autobus. Dans la région de Rivière-du-Loup, un transporteur scolaire a décidé de redoubler d’efforts pour éviter un autre drame.
Tous les élèves des écoles La Croisée I et II ont pu monter mercredi et jeudi à bord d’un autobus scolaire avec un policier.
« Pensez-vous que ça pleure des policiers et des policières? Des fois, ils pleurent, surtout quand il y a des accidents avec des enfants », a lancé d’entrée de jeu le sergent Dave Ouellet, le coordonnateur local en police communautaire pour la Sûreté du Québec.
Le tragique accident survenu le 27 août à Amos, en Abitibi-Témiscamingue, ne laisse personne indifférent. Un adolescent de 13 ans a perdu la vie.
« On ne voudrait pas que ça se produise à Rivière-du-Loup. On ne voudrait pas que ça se produise à nos enfants, à nos petits-enfants », déclare Alain Soucy, le directeur d’Autobus Camille Mailloux RDL, qui collabore avec la Sûreté du Québec et le Centre de service scolaire, pour organiser ces activités de prévention.
Les principales consignes sont rappelées aux jeunes de différentes écoles, pour leur expliquer comment se comporter de façon sécuritaire.
« Il ne faut pas courir, taper ou manger dans l’autobus », affirme le jeune Bastien. « Quand on sort, il faut toujours regarder le chauffeur, s’il nous dit de passer ou pas », ajoute Alice, une autre élève de 5e année.
L’objectif du transporteur scolaire est d’offrir cette formation à toutes les écoles du territoire. « Ce qu’on veut, c’est faire de la sécurité et être proactif », soutient M. Soucy.
« On va toujours avoir besoin de la prévention d’année en année, qu’il arrive des décès ou pas, c’est hyper important », estime Sonia Marquis, qui est éducatrice spécialisée. Elle considère aussi qu’il est important que les tout-petits apprennent rapidement les règles. « Nos grands sont aussi capables d’aider nos petits de quatre ans, de montrer les choses à faire ou à ne pas faire dans l’autobus », poursuit-elle.
Encore des comportements dangereux
Même si des équipements sur certains autobus peuvent faire la différence, les élèves doivent constamment rester vigilants. Une grande part des responsabilités revient bien sûr aux automobilistes.
« C’est de valeur, parce que quand on intercepte des gens souvent, ils vont nous dire, “j’avais un rendez-vous”. Personne ne fait ça pour mal faire, sauf qu’il n’y a aucun retard, aucun rendez-vous qui peut justifier de blesser ou pire, de tuer un enfant», mentionne le sergent Dave Ouellet.
La Sûreté du Québec rappelle aussi que des opérations sont souvent effectuées avec les entreprises de transport scolaire, pour prendre en flagrant délit les fautifs.
Des comportements téméraires sont régulièrement observés par les conducteurs d’autobus. Il est encore fréquent que des véhicules les dépassent illégalement, alors que les feux rouges clignotent. Une infraction qui entraîne 9 points d’inaptitude et une amende de 200 $ à 300 $.
Selon Alain Soucy, des automobilistes, qui circulent dans une zone réservée aux autobus près des écoles La Croisée I et II, sont même parfois agressifs. Cette semaine par exemple, un homme au volant de sa voiture a fait un doigt d’honneur à un conducteur d’autobus.