Violente agression à Biencourt : l’accusé a déjà été déclaré délinquant à contrôler
Publié le 30 septembre 2024 à 17:00, modifié le 30 septembre 2024 à 17:07
Par: Catherine Pellerin
La violente agression commise dans la nuit du 26 au 27 septembre à Biencourt, au Témiscouata, continue de faire réagir. Une femme a été gravement blessée à la suite d’une dispute qui aurait dégénéré avec un homme, qui a été arrêté par la Sûreté du Québec. Alain Laferrière, 59 ans, a déjà eu le statut de délinquant à contrôler.
C’est le principal sujet de discussion depuis quelques jours dans la municipalité d’un peu moins de 450 citoyens.
« Quand tu vois des chars de police, tout le monde panique et se demande ce qui s’est passé », lance un citoyen. « Pour nos autres, ça nous a surpris beaucoup, beaucoup. Toutes les fois qu’on allait là, c’était un homme très accueillant », affirme un autre.
À Biencourt, plusieurs savaient déjà que Alain Laferrière avait des antécédents en matière de violence. En 2007, il a plaidé coupable après avoir battu et défiguré sa conjointe dans le stationnement d’un hôtel à Val-d’Or.
Dans un article de l’Écho abitibien, on peut lire que « la femme a subi cinq fractures majeures au visage. Il n’y avait plus d’os qui tenaient sa mâchoire du bas ». L’accusé avait écopé d’une sentence de deux ans et 7 mois.
Un risque de récidive de modéré à faible
Il a retrouvé sa liberté en 2010, mais il a été déclaré délinquant à contrôler pour 10 ans après avoir purgé sa peine. Toutefois, 7 ans plus tard, un juge de la Cour supérieure a conclu qu’il n’était plus dangereux et lui a retiré ce statut.
Selon le journal Le Citoyen de la Vallée-de-l’Or | Harricana, un psychiatre de l’Institut Pinel a assuré au juge que l’homme avait changé, « qu’il était capable de dire qu’il était contrôlant, dictateur, violent ». Selon lui, le risque de récidive était de modéré à faible.
L’hebdomadaire rapportait aussi les propos du juge Richard Grenier, qui s’était adressé à Alain Laferrière au moment de rendre son jugement : « Monsieur, je vous souhaite bonne chance. Ne vous chicanez pas et essayez d’avoir un comportement honorable. »
Alain Laferrière est de nouveau accusé de voies de fait graves, parce qu’il aurait blessé, mutilé ou défiguré une femme. Il fait aussi face à une accusation de voies de fait en étouffant, suffoquant et étranglant sa victime.
« Ça m’attriste surtout parce qu’elle était tellement fine, la petite madame », affirme un résident de l’endroit qui a souvent fréquenté le Restaurant Bar Jardin d’Eden, où l’agression se serait produite.
« C’est spécial de vivre ça dans une petite municipalité, ce n’est pas évident », déclare un autre citoyen.
CIMT-TVA a pu s’entretenir avec la procureure aux poursuites criminelles et pénales de Val-d’Or, qui était responsable du dossier à l’époque et qui a tenté de convaincre le juge que l’individu représentait toujours un risque pour la société. Me Andrée-Anne Gagnon a expliqué qu’elle n’avait pas les motifs nécessaires pour porter la décision en appel.
L’avocate a toutefois précisé que sa surveillance en tant que délinquant à contrôler aurait pris fin en 2020, même s’il n’y avait pas eu de jugement de la Cour supérieure en 2017.
Rappelons que l’enquête est menée par la division des crimes majeurs de la Sûreté du Québec. Alain Laferrière a comparu vendredi au palais de justice de Rimouski. Il reviendra en cour ce mardi pour son enquête sur remise en liberté.