Grossesse et alcool : prévenir des conséquences sur le développement de l’enfant
Publié le 16 septembre 2024 à 16:12, modifié le 16 septembre 2024 à 17:00
Par: Mylene Thomas
Le trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale est peu connu au Nouveau-Brunswick, mais un centre d’excellence du Réseau de Santé Vitalité a pour mission de faire de la prévention et des diagnostics. Une mère, dont le fils est atteint du TSAF, a d’ailleurs pu avoir un bon diagnostic.
Nadia Mallet est mère d’un enfant atteint du trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale. Elle a consommé deux verres d’alcool alors qu’elle ignorait qu’elle était enceinte «il y a toujours une culpabilité qui vient avec ça, j’ai seulement su que j’étais enceinte à 11 semaines de grossesse. Mon enfant m’en a voulu, ça été vraiment de dire oh tu m’as brisé, puis c’est de ta faute, et je l’ai laissé m’en parler. Aujourd’hui, il ne m’en veut aucunement » témoigne Nadia Mallet qui est aussi coordonnatrice communautaire régionale au Centre d’excellence TSAF.
Dès le 17e jour après la conception, l’alcool peut être toxique pour le fœtus et nuire à son développement «le bébé lui, il va baigner dans l’alcool plus longtemps, ils ont donc plus de problèmes de santé qu’on ne le pensait avant. Ils ont plus de misère à se comporter, à suivre les règles » explique Maria Desroches, coordonnatrice régionale pour le centre d’excellence du Réseau de santé Vitalité. «Notre fils, c’était très évident qu’il voulait bien faire, mais on dirait qu’il manquait son coup, son concept de temps, son concept d’argent, son impulsivité »
C’est après avoir reçu plusieurs mauvais diagnostics que Nadia Mallet a compris le trouble de son fils « on a été au centre d’excellence puis on a eu toute l’évaluation qui nous a donné énormément de réponses, mais aussi énormément de stratégies, puis une meilleure qualité de vie pour lui et nous » la communication est beaucoup mieux parce qu’on sait comment s’y prendre. Dans le temps, il y avait beaucoup d’agressivité, d’impulsion, aujourd’hui il n’y en a plus » raconte la mère de famille.
Le plus difficile, c’est de combattre les préjugés « longtemps, il disait, j’ai un trouble neurologique, il dit maman ce n’est pas juste que je dise aux gens que j’ai le trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale et ils font ah! Donc, tu as des parents qui consomment » poursuit Nadia Mallet. « On a beaucoup d’éducation à faire, on est dans les universités, les collèges, les écoles » soutient Maria Desroches.
Selon le centre d’excellence, plus de la moitié des grossesses ne sont pas planifiées,«il faut préparer les grossesses avant même de commencer la conception » allègue la coordonnatrice régionale du centre d’excellence.
Plusieurs activités se déroulent en septembre, qui est le mois de sensibilisation du TSAF.