Enquête sur le prix d’achat du bleuet
Publié le 6 avril 2018 à 14:34, modifié le 6 avril 2018 à 17:07
Par: CIMTCHAU
Le Bureau de la concurrence du Canada mène une enquête sur le prix d’achat du bleuet sauvage dans les maritimes.
C’est ce qu’a appris l’Association des producteurs de bleuets sauvages du nord-est du Nouveau-Brunswick. Les membres de l’organisme disent vivre des saisons de misère depuis quelques années.
Les producteurs craignent être victime d’un complot. L’enquête permettra de déterminer s’il y a eu collusion entre les transformateurs pour fixer le prix d’achat. « Nous avons un accès limité aux clients. Il faut que ce soit un transformateur qui achète notre bleuet et le nombre de transformateurs qui achète le bleuet dans la région est très limité. C’est pour ça que les gens en parlaient souvent, mais à mots couverts et en privé », explique le président de l’Association des producteurs de bleuets du nord-est du Nouveau-Brunswick, Louis-Philippe McGraw.
Depuis environ trois ans, les producteurs de la région ne font pas leurs frais. Ils reçoivent 20 cents la livre alors qu’il leur faudrait 35 à 40 cents pour être rentable. « Pour la prochaine année, selon ce que l’on entend des transformateurs, la situation ne s’annonce pas meilleure. On nous dit déjà que les marchés internationaux sont difficiles et que le prix ne devrait pas augmenter de façon considérable », affirme Louis-Philippe McGraw.
Les producteurs du nord-est du Nouveau-Brunswick sont inquiets par ces allégations. Ils disent craindre une autre mauvaise saison. « Comment une entreprise familiale peut se développer quand on vient nous voler notre équité dans nos fermes? Quelques années passées, nos terrains valaient 50 000 à 60 000 $. Aujourd’hui, on ne pourrait pas les vendre pour 15 000 », indique Stéphane Richardson.
« On va avoir des chiffres à l’appui de ce que l’on supporte (…) Il y en a qui ne peuvent plus mettre ce qu’il faut dans les champs et il y en a qui vont probablement perdre leurs biens », exprime Jean-Guy F. Robichaud.
Les quelque 200 producteurs du nord-est de la province font affaire avec le transformateur Oxford Frozen Foods. L’entreprise vient de recevoir une aide financière de près de 17 millions de dollars du gouvernement provincial.