Les drones au service de l’agriculture
Publié le 29 août 2024 à 16:56, modifié le 29 août 2024 à 17:03
Par: Catherine Pellerin
Les drones sont de plus en plus utilisés et, tranquillement, l’agriculture ouvre la porte à cette nouvelle technologie. Une démonstration de ce que ces appareils peuvent faire a été effectuée au Kamouraska.
Le AGRAS T50 est le plus gros drone civil au Canada jusqu’à maintenant. Ce mastodonte pèse 50 kilos et peut transporter le même poids, en survolant les champs jusqu’à 36 km à l’heure.
« Je pense que ce sont vraiment des nouvelles technologies et qu’on a tout à gagner à apprendre à travailler avec ça » Nathalie Lemieux, qui est à la fois copropriétaire de la Ferme Ricet et présidente de l’UPA du Bas-Saint-Laurent.
L’utilité de cet imposant appareil dans ce cas-ci : semer de l’engrais vert, soit des cultures qui vont couvrir le sol et le nourrir, entre les récoltes.
« La problématique du soya, c’est que la récolte se fait assez tard et venir implanter un engrais vert à ce moment-là, la germination n’est pas intéressante. Donc, on peut venir devancer la période quand le soya est encore là. On fait passer le drone. On ne fait pas de trace avec la machinerie, on n’abîme pas la culture », explique Amélie Martin, conseillère en agroenvironnement au Groupe conseil agricole de la Côte-du-Sud.
« On ne touche pas au sol. On évite la compaction après une pluie, on est capable d’entrer quand même rapidement dans les champs, ce qu’on n’est pas toujours capable de faire avec des tracteurs », ajoute Victor Morin, président d’Agriculture de précision XLKEY. L’entreprise basée en Beauce a fait l’acquisition d’une dizaine de drones jusqu’à maintenant.
Lors de la démonstration effectuée ce mercredi devant une dizaine d’agriculteurs, deux types de plantes ont été semées dans un champ de soya grâce à cet équipement, soit du radis et de l’avoine.
« La culture de couverture est semée, le soya va perdre ses feuilles. Ça fait une humidité suffisante pour la germination et quand le soya est récolté, l’engrais vert prend sa place », indique Mme Martin.
La Ferme Ricet est la première au Bas-Saint-Laurent à faire ce genre de test avec un drone.
« On va voir pour le résultat, mais on est quand même confiant parce que dans d’autres régions, ça se fait. On a donc fait l’essai ici cette année », lance Nathalie Lemieux.
Présentement, dans la région, des drones plus petits sont surtout utilisés pour prendre des photos et cartographier les champs, question de suivre l’évolution des cultures.
« C’est de plus en plus en demande. Les producteurs voient le potentiel, malgré que ce n’est pas encore possible d’appliquer des pesticides avec ces équipements-là », affirme Victor Morin.
« Dans l’ouest de la province, on en voit un peu plus. Les drones, c’est une nouvelle technologie qui s’adapte en ce qui concerne l’autonomie des batteries, la capacité de chargement. Mais on le voit depuis quelques années, on sent qu’il y a de l’engouement », constate Amélie Martin.