Moulin des Éboulements : vers un transfert du savoir-faire
Publié le 13 août 2024 à 17:33, modifié le 13 août 2024 à 17:33
Par: Jérôme Gagnon
Le Moulin seigneurial des Éboulements accueille plus de mille visiteurs chaque été. Il célèbre, cette année, ses 30 ans de production artisanale. Un homme se cache derrière la maintenance du bâtiment. Mais le flambeau devra être transmis prochainement.
Le moulin des Éboulements se classe au sommet des plus beaux du Québec. Une de ses particularités, il est 100 % alimenté à l’eau.
« Un moulin, ce n’est pas juste le patrimoine bâti, c’est aussi le savoir-faire et c’est aussi les machines qui sont à l’intérieur. Les machines ici, elles sont parmi les plus authentiques qu’on a au Québec », explique le vice-président de l’Association des Moulins du Québec, Guy Bessette.
Héritage canadien du Québec a fait l’acquisition de ce joyau patrimonial en 1969. L’organisme a investi beaucoup d’argent au fil des ans pour sa préservation. Depuis déjà trente ans, un meunier, vivant à l’intérieur du bâtiment, y produit de la farine.
« Notre idée, c’est de préserver le patrimoine, dont ce bijou », lance le directeur général de l’organisation à but non lucratif, Philippe Monteil
Pour y arriver, l’OBNL fait face à un défi de taille. Il doit trouver prochainement un ou des successeurs à Jean-Guy Tremblay, âgé de 72 ans.
« Il faut travailler rapidement pour transférer son savoir-faire », plaide son président, John Molson
Héritage canadien du Québec publiera de nouvelles offres d’emplois au cours des prochaines semaines. Elle cherche préférablement une ou des personnes attachées à sa localité, qui demeurera à long terme.
« Il faut trouver un profil, qui puisse bien cadrer avec le moulin. Il faut un profil passionné et patient », précise le D.G.
D’ailleurs, ce moulin de Charlevoix n’est pas le seul à être confronté à un tel enjeu. Plusieurs autres doivent s’adapter et diviser les tâches sur plusieurs postes.
« C’est un problème assez généralisé. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est qu’un meunier tel que Jean-Guy, à moins d’un miracle, le moulin ne retrouvera pas un Jean-Guy numéro 2 », commente M. Bessette.
Le meunier actuel comprend la situation. Il n’est pas prêt à accrocher son sarrau tant et aussi longtemps que personne ne sera recruté.
« Nous avons été élevés là, c’est notre maison familiale. Si la santé le permet, tant qu’ils n’ont pas quelqu’un, je vais essayer de leur garder ça », indique M. Tremblay.
« Plus longtemps on le gardera, plus longtemps on se portera », dit en riant Philippe Monteil.
D’ailleurs, comme tous les bâtiments patrimoniaux, les coûts ont grimpé en flèche depuis la pandémie entre autres pour les assurances. Pour l’instant, l’OBNL dit se sortir la tête de l’eau.