Pêche au homard: Le bar rayé, un ennemi coriace pour le homard
Publié le 9 août 2024 à 15:40, modifié le 9 août 2024 à 15:55
Par: Jasmin Guillemette
Le bar rayé a donné des maux de tête au saumon cette saison. Or, l’espèce qui était au bord de l’extinction il y a quelques années, n’a pas fini de faire des victimes. Avec l’accroissement des populations de bar rayé dans le Golfe du Saint-Laurent et de la Baie-des-Chaleurs, le poisson se cherche de la nourriture. L’augmentation des bars rayé dans les casiers à homard inquiète les experts.
Après le phoque, le bar rayé s’ajoute comme un des ennemis jurés du homard. Depuis 2021, le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie remarque une hausse inquiétante de bar retrouvé dans les casiers à homard gaspésiens.
« On parlait de prêt de 490 en 2021, 744 en 2022 et 1557 en 2023. Le nombre qu’on a dans nos casiers est représentatif de la quantité qu’on voit », explique le directeur scientifique du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie, Jean Côté.
Ce sont les pêcheurs sportifs qui ont été les premiers à sonner l’alarme aux différents regroupements de pêcheurs en Gaspésie.
« On a commencé vraiment à s’en inquiéter quand des pêcheurs sportifs nous ont envoyé des photos avec des bars rayés qui étaient ouverts. Ils avaient des dizaines de homards à l’intérieur de ces poissons-là. Donc, on dit, wow. C’est vraiment un prédateur actif », soutient M. Côté.
Le Regroupement a commencé à documenter et recueillir des données sur le bar rayé. Mais selon Monsieur Côté, le gouvernement québécois devrait mettre la main à la pâte dans ce dossier.
« Oui, il faut faire plus d’étude sur cette population. On pense qu’on devrait nous aussi avoir des actions qui permettraient de mieux documenter la présence et son régime alimentaire aussi. On est plusieurs associations à demander, que d’un, avoir un meilleur suivi plus récent. Les choses changent vite, donc, on ne veut pas être alarmiste, mais on veut prévenir », mentionne-t-il.
Des solutions se trottent déjà dans la tête des homardiers afin de réduire graduellement la population de bars rayés. Des solutions qui pourraient aussi permettre de protéger d’autres activités de pêche.
« Pourquoi pas on fait la même demande que les homardiers au Nouveau-Brunswick et ailleurs, pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas utiliser comme appât puisque qu’on le capture dans nos casiers. On sait que l’appât, c’est un problème. Les populations de macros, les populations de hareng ne sont pas si abondantes loin de là. »
En attendant qu’un avis scientifique soit mené, le bar rayé continue de faire tort è l’industrie du homard. Le MPO devra réagir rapidement avant que les pêcheurs ne remontent plus de bar que de homard.