Sécurité routière : une interdiction qui soulève des questionnements
Publié le 7 août 2024 à 17:01, modifié le 8 août 2024 à 09:55
Par: Coralie Morency
Depuis la semaine dernière, il est interdit aux motocyclettes et aux cyclomoteurs non conformes de circuler sur la voie publique au Québec. Une nouvelle réglementation qui en déçoit certains et qui sème la confusion.
Ce vélomoteur à l’apparence d’une motocyclette n’est plus toléré dans les rues, sur les trottoirs ou sur les pistes cyclables. Son propriétaire ne l’a utilisé que trois fois depuis son achat, qui lui a coûté près de 3000$ usagé. « Ils disent de faire attention à l’empreinte écologique, j’ai dit je vais acheter la petite moto pour aller travailler parce que je travaille à peu près à 4 min à pied, j’ai dit ça va être parfait plutôt que prendre mon pickup », explique Éric Martin.
Selon la SAAQ, ils représentent un risque pour les cyclistes sur les voies cyclables. Ces véhicules n’auraient également pas de certification en conformité aux Normes de sécurité des véhicules automobiles du Canada (NSVAC), qui indique qu’ils sont sécuritaires. « Ils ont juste à me charger quelque chose en conséquence du petit véhicule et je vais le payer, ça ne me dérange pas du tout. Je trouve ça même niaiseux qu’à la grosseur du véhicule, un gars qui a une moto que lui paye une fortune pour ses plaques, moi je n’ai pas à payer. Je suis contre ça, ça ne me dérangerait pas de payer, mais pourvu que je puisse m’en servir », ajoute Éric Martin.
Ceux qui circulent désormais sur les voies publiques avec ce type de véhicule risquent des amendes salées de 300 $ à 600 $. La règlementation semble être floue, notamment pour les entreprises qui en font la vente. « La SQ envoie les clients chez nous en disant que nous on est au courant de la loi parce qu’eux ne savent pas trop, mais ce n’est pas vrai. Nous on ne le sait pas plus que les clients, puis j’ai essayé à plusieurs reprises d’appeler la SAAQ et comme il y a un fort volume d’appel, au bout de l’attente, la ligne raccroche », mentionne la propriétaire de Batteries Expert à Rivière-du-Loup, Ginette Côté.
Cette restriction soulève des questionnements, quant aux autres solutions qui auraient pu être mises en place. « C’est quand même un produit qui est de plus en plus en demande, c’est sûr que plusieurs gens sont déçus, on a eu beaucoup d’appels à savoir ce qui se passe, mais on n’en sait pas plus que tout le monde, c’est un petit peu nébuleux encore », avoue Ginette Côté.
« Mécontent oui que je ne puisse pas m’en servir, mais je trouve ça normal qu’un véhicule comme ça soit mieux encadré, ça n’a pas sa place sur une piste cyclable, je suis tout à fait d’accord avec ça », affirme Éric Martin.
Caractéristiques des véhicules interdits
L’accès aux chemins publics est interdit aux véhicules motorisés à deux ou trois roues qui, munis ou non d’un pédalier, ont l’apparence d’une motocyclette ou d’un cyclomoteur, ne portent pas la marque nationale de sécurité et possèdent au moins l’une des caractéristiques suivantes:
- être munis d’appuis-pieds ou d’une plateforme pour les pieds du conducteur;
- être munis d’un ensemble de pneus et de roues qui a l’apparence de celui d’une motocyclette ou d’un cyclomoteur
- être munis d’une carrosserie qui couvre en partie ou complètement leur cadre ou certaines de leurs composantes et ne pas être pas munis d’une selle ajustable en hauteur;
- être munis d’un moteur qui permet d’atteindre une vitesse de plus de 32 km/h ou qui est d’une puissance nominale supérieure à 500 watts.
Source : Gazette officielle du Québec
À noter que les trottinettes électriques, quadriporteurs et triporteurs ne sont pas visés par cette nouvelle interdiction. Les usagers de ces véhicules peuvent toujours circuler sur la voie publique, ils doivent toutefois être conformes à leurs règlements.