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Aide sociale : une aide dépersonnalisée

Publié le 28 mai 2024 à 16:20, modifié le 28 mai 2024 à 16:29

Par: Félix Côté

Les prestataires d’aide sociale n’auront bientôt plus d’agent attitré. L’ensemble des intervenants de la région s’inquiète de l’impact que cette décision de Québec aura sur les plus vulnérables.

« La personne va être exactement traitée comme un client de Bell ou Vidéotron », déclare le porte-parole du syndicat des travailleurs de la fonction publique du Québec, Patrick Audy.

Les organismes sociaux gaspésiens s’indignent de cette nouvelle mesure de Québec. La centralisation des appels  résonne comme la fin de l’accompagnement personnalisé pour les prestataires. Un accompagnement qui s’avère nécessaire pour aider ceux qui sont déjà dans une situation précaire.

« Ça n’a aucun sens et je crois qu’il y a des gens qui sont très fragiles et qui ont de la misère avec leur santé mentale. Ils ne vont se retrouver devant rien. Je ne comprends pas le fonctionnement du gouvernement de toujours vouloir taper sur le clou des plus démunis », ajoute la directrice du Centre Acalmie, Dominique Bouchard.

Le syndicat de la fonction publique ne comprend pas non plus la mesure du gouvernement. Selon le porte-parole, si le gouvernement vise une meilleure efficacité, c’est un coup d’épée dans l’eau.

« Vous comprendrez que sur le nombre d’agents il y a de fortes chances que la personne tombe sur 2-3 personnes différentes, des agents qui ne sont pas dans son milieu, la personne en situation de vulnérabilité devra se raconter encore et encore sa situation », explique M. Audy.

Tout comme l’aide juridique, l’aide sociale est un droit qui nécessite un accompagnement et une écoute afin que les prestataires cheminent dans un environnement sain. Selon le bâtonnier des avocats de l’est du Québec, le respect des besoins est fondamental pour le maintien du filet social.

« Lorsqu’ils ont un agent attitré, ça veut dire qu’il y a quelqu’un qui les connaît et qui pourra lire entre les lignes, car parfois ce ne sont pas les gens qui s’exprime le mieux. Il faut s’assurer que ces gens-là ont accès à tous les bénéfices que la loi doit leur procurer. Donc, le fait de dépersonnaliser oui ça m’inquiète parce que pour connaître ces gens-là jet peur que certains tombe dans les mailles du filet », mentionne Alexis Deschênes.

Le centre Accalmie qui offre de l’hébergement au gens aux prises avec différents problèmes de santé et de consommation, est occupé à 98%. Un signe que la détresse actuelle de la population est bien réelle, selon la directrice. Elle croit que cette précarité augmente naturellement la criminalité.

« On ne peut pas pallier tous les manques du gouvernement dans ses responsabilités. Une des premières responsabilités c’est de donner un revenu qui descend à ces gens-là pour qu’il puisse se sortir de la pauvreté. Là, on les maintient et on les enfonce encore plus. C’est le monde à l’envers », explique Dominique Bouchard.

La centralisation sera mise en place sous peu.