Résidences de tourisme : des citoyens mobilisés contre un projet de type Airbnb
Publié le 21 mai 2024 à 17:28, modifié le 21 mai 2024 à 18:12
Par: Jérôme Gagnon
Des citoyens de La Malbaie craignent l’ajout potentiel de résidences de type Airbnb dans un secteur de Pointe-au-Pic. Depuis plus d’un an, un projet à vocation touristique est sur la glace. La Ville dit tenter de trouver un équilibre pour le promoteur et les résidents.
Il y a plus d’un an, un projet de neuf résidences domiciliaires était déposé. Il a été présenté par la suite comme de potentielles résidences touristiques. L’un des promoteurs affirme avoir fait la demande à la Ville avant l’achat d’un terrain dans le secteur de la côte des Éperviers.
« Ce qu’on ne veut pas c’est de faire de la Malbaie, ce qui se passe à Petite-Rivière-Saint-François », lance Anne-Marie Asselin, citoyenne de la côte de l’Éperviers.
Or, l’initiative a été mal accueillie par les citoyens du secteur qui souhaitent préserver leur quiétude. Au total, 47 d’entre eux ont déposé leur signature l’été dernier dans le cadre d’une pétition qui a été remise à la municipalité. La location à court terme n’enchante pas ces derniers craignent des débordements. Pourquoi vouloir octroyer des permis pour un projet de type Airbnb dans une rue principalement résidentielle ? C’est la question que se posent plusieurs citoyens de la côte de l’Épervier.
« Les permis, qui sont disponibles, devraient être remis aux résidents d’ici qui ont un appartement et qui peuvent assurer un contrôle direct sur les maisons ou les habitats qui sont en location », croit René Villeneuve, résident du secteur.
De plus, ces contribuables estiment que la Ville doit en faire davantage afin de réduire le nombre de permis alloués dans leur rue. Jusqu’à 25% de location touristique est permis dans ce secteur de villégiature. Cinq permis ont été jusqu’à présent accordés à des habitants de la rue.
« On ne veut pas qu’il y ait aucun permis disponible mais évidemment il y en a beaucoup trop quand on compare aux autres zones à la Malbaie », explique le résident du coin, Benoit Savard.
“Ça ne sera pas 9 ou 0”
La Ville estime que le promoteur a investi alors que la loi lui permettait de le faire. Il pourrait donc obtenir un certain nombre de permis.
« Pour des raisons d’équité, nous on dit que ça ne sera pas 9 mais ça ne sera pas 0. Initialement, on avait établi le taux à 10%, mais d’autres citoyens nous ont demandé de l’augmenter », explique son maire.
Michel Couturier n’est pas fermé à l’idée de modifier sa règlementation éventuellement. L’élu juge qu’une saine cohabitation peut exister.
« Des problèmes de cohabitation, il y en a, mais ce n’est pas la majorité. Nous avons 156 permis sur le territoire de la Malbaie et on n’a pas que des problèmes », souligne-t-il.
Les citoyens continuent depuis les démarches auprès de la Ville. Ils sont exprimés notamment au dernier conseil municipal. En réponse à leurs questions, la Ville a assuré que les promoteurs devront remplir les mêmes exigences que n’importe qui. Ils estiment que leur combat pourra entre autres servir à d’autres dans le futur.
« Les résidents permanents ou un promoteur, on verra, mais moi j’ai confiance que le conseil municipal prendra position en notre faveur », tranche Benoit Savard.