Le laboratoire de l’hôpital de Maria au bord d’un bris de service?
Publié le 1 mai 2024 à 16:30, modifié le 1 mai 2024 à 17:14
Par: Louis-Philippe Morin
Une autre tuile d’abat sur l’Hôpital de Maria. La situation au laboratoire est si fragile, qu’on est au bord d’un bris de service… Le syndicat qui représente les travailleurs de l’endroit parle d’épuisement du personnel en place, en raison d’un manque de main-d’œuvre.
« La détresse psychologique est importante. L’employeur a fait venir du soutien psychologique pour soutenir l’équipe. », lance Jenny Tardif, porte-parole de l’APTSQ, le syndicat qui représente les employés du laboratoire du centre hospitalier de Maria.
Les mots choisis par le syndicat, qui représente les travailleurs de laboratoire du centre hospitalier de Maria, sont durs… mais la réalité l’est aussi. En 2016, il y avait, dans ce département, 20 employés. 8 ans plus tard, ils ne sont plus que 13… et 3 partiront à la retraite avant l’automne prochain.
« On a 25 quarts de travail qui sont à découvert présentement. Ils doivent être assumés en surplus de la tâche normale de travail qui sont demeurés sur place. », précise madame Tardif.
La somme de travail est colossale. Et elle est encore plus depuis le 31 mars. À cette date, un décret gouvernemental exigeait qu’on n’utilise plus la main-d’œuvre indépendante, des travailleurs mieux rémunérés… mais qui pouvaient venir donner un coup de main momentané à des départements débordés.
« Cette pénurie-là, de technologues médicaux, on la vit en Gaspésie. On la vit dans le Bas-Saint-Laurent… on la vit partout au Québec. Il y a vraiment des difficultés de recrutement parce qu’il n’y a pas de relève. », observe Gilles Turmel, porte-parole du CISSS du Bas-Saint-Laurent.
La situation est à un point de rupture. Pour ajouter à la crise, rappelons que c’est le CISSS du Bas-Saint-Laurent qui gère, à distance, les laboratoires des centres hospitaliers de la Gaspésie… et non pas le CISSS régional. Une décision prise en 2017, par le gouvernement, lors de la création des mégas laboratoires Optilab.
« Ça entraîne un surplus bureaucratique. On doit aussi avoir nos décideurs, qui sont au CISSS du Bas-Saint-Laurent, qui doivent s’entendre avec le CISSS de la Gaspésie. », soupire la syndicaliste.
Et parlant du CISSS du Bas-Saint-Laurent, on assure que tout est fait pour diminuer la crise qui sévit à Maria… mais aussi partout sur le territoire de la Gaspésie.
« Cette situation-là n’est pas nouvelle, particulièrement en Gaspésie. Ça fait quand même quelques années qu’on a des enjeux de personnel important. On a toujours réussi à conjuguer, à offrir des services, à maintenir des services. », ajoute monsieur Turmel.
Du renfort est plus que nécessaire. Le dialogue avec les politiciens de la région est primordial selon le syndicat.
« On a des députés de la CAQ sur le territoire. Il faut qu’ils se penchent sur la situation qui est critique, présentement. », croit madame Tardif.
Et justement, côté politique, c’est le silence radio. La députée de Bonaventure, qui est adjointe gouvernementale au ministre de la Santé, a refusé notre demande d’entrevue en nous dirigeant vers le CISSS pour obtenir des réponses à nos questions. Avec l’été qui arrive, les vacances des travailleurs des laboratoires médicaux, la Baie-des-Chaleurs retient son souffle et espère que le département tiendra le coup en attendant qu’une solution se mette en place.