Démarrage agricole : un nouveau producteur de lait à Nouvelle
Publié le 20 mars 2024 à 16:40, modifié le 20 mars 2024 à 16:40
Par: Félix Côté
Un jeune agriculteur se lance dans la production laitière dans la Baie-des-Chaleurs, une première en deux ans dans la région. Un geste à contre-courant en cette période difficile pour le monde agricole.
Alexis Richard est agriculteur depuis 2016. Auparavant il était dans la production ovine. La semaine dernière il est allé chercher ses 40 nouvelles pensionnaires. Plusieurs ajustements sont toujours à faire, mais le jeune agriculteur est fébrile. Il s’agit d’un rêve qui se concrétise.
« Moi, c’est ça j’avais tout le temps eu le rêve, la passion de me démarrer en production laitière. Je suis allé à L’ITA à La Pocatière là-dedans. Donc, c’était vraiment le moment cette année à un moment donné on se trouve toujours des excuses, mais là j’étais rendu là dans ma vie à me lancer dans ce projet », explique Alexis Richard.
Le démarrage d’entreprise de production laitière n’est pas simple. De nombreuses normes, une panoplie de réglementations fédérales, provinciales et municipales rendent la tâche ardue et c’est toute la lourdeur administrative qui rend les agriculteurs réticents à se lancer pour réaliser leur rêve.
« Ça prend un Agroéconomiste, ça prend un ingénieur, ça a pris un arpenteur pour la ferme ici. Il y a aussi beaucoup de lois au niveau de la MRC, de l’environnement, du MAPAQ, de la fédération il y a beaucoup de lois à respecter donc c’est plus cette partie-là qui peut décourager la relève », précise le nouveau producteur de lait.
La Gaspésie est une région choyée en termes de relève agricole, et beaucoup d’aide financière est disponible pour la reprise ou le démarrage agricole.
« Le fait qu’on soit reconnu au niveau provincial comme une région déstructurée fait en sorte qu’on est priorisé pour partir de nouveaux producteurs », mentionne le Président du Conseil régional des producteur de lait de la Gaspésie, Normand Barriault.
L’augmentation du nombre de producteurs de lait est d’ailleurs encouragée par tous les autres producteurs de la région puisque le démarrage d’entreprise de production laitière permet d’améliorer les services à l’ensemble de l’industrie.
« Ça va nous permettre d’avoir des services un peu plus. Moins on est nombreux, moins on a de service. Donc, plus on a de producteurs dans notre région puis on devrait avoir des opportunités pour de meilleurs services à proximité », ajoute M. Barriault.
Les producteurs de lait se considèrent chanceux parmi leurs confrères agriculteurs puisqu’ils ont un revenu assuré. Cependant, il déplore que le prix des intrants et les taux d’intérêt élevés les places en situation précaire.
« Les défis pour l’industrie, encore une fois ça va être que les exigences du consommateur rencontre les capacités des producteurs c’est le gros défi », raconte Alexis Richard.
Pour Alexis Richard, les défis de l’industrie et l’inconnu ont toujours fait partie du mode de vie des agriculteurs. S’il se lance dans cette aventure, c’est avant tout pour son plaisir.
« Mon père et mes grands-parents ont toujours parlé de l’agriculture positivement donc à moment donné quand t’es élevé là-dedans tu assimiles cette passion-là » lance le jeune producteur agricole.
D’ici deux ans, la ferme Richard prévoit être à pleine capacité pour offrir du lait de qualité. Il s’agit d’un travail porter par la passion des agriculteurs de chez nous