Sport scolaire : l’exode des sportifs de la région
Publié le 7 mars 2024 à 14:33, modifié le 7 mars 2024 à 14:33
Par: Louis-Philippe Morin
La région de la Gaspésie regorge de jeunes hockeyeurs qui rêvent de jouer à des niveaux élevés… Afin de se donner plus de chances de réussite, la plupart s’exilent pour aller montrer leur talent dans des institutions scolaires de l’Est-du-Québec.
Ils sont jeunes, habiles, remplis de talent… Inspirés par ceux qui les ont précédés, ces hockeyeurs gaspésiens aspirent à jouer à de plus haut niveau. Et, pour se faire, plusieurs doivent s’exiler, faute de programmes sportifs scolaires dans la région.
« Le sport scolaire, ça nous donne beaucoup plus de chances de jouer au hockey. On a beaucoup plus de parties. Les pratiques sont plus encadrées et mieux structurées. », lâche Guillaume Tremblay, 15 ans, qui évolue avec l’Assaut d’Amqui, une équipe de hockey scolaire.
« J’ai aucun mot à dire. C’est vraiment sur la coche. Je me lève le matin et on a une pratique le soir. C’est toujours comme ça. Ça me crée de la maturité. », explique, quant à lui, Zachary Chouinard, un gaspésien qui évolue avec les Albatros de Rivière-du-Loup, de la ligue de hockey midget AAA du Québec.
Et l’adaptation de ces athlètes dans leur nouveau milieu, que ce soit Amqui ou Rivière-du-Loup se fait différemment pour chacun.
« Surtout qu’on est loin de notre famille. Ça, c’est beaucoup de sacrifices. C’est compliqué… et la route, souvent… Beaucoup de route. », explique Alexandre Tremblay, le frère de Guillaume… et un des triplets de la région évoluant à Amqui.
« On s’en fait d’autres des amis… Et la famille, je la vois quand même les fins de semaine, quand on redescend. », dit Étienne le troisième frère Tremblay.
Et, justement, parlant de famille, les choix sont déchirants aussi…
« On a comme séparé la famille en deux. Ma femme habite encore à Escuminac, avec les deux autres plus jeunes. Moi, j’habite avec les triplets au lac Humqui. », lance Simon-Pierre Tremblay, le père des triplets…
Quant à la possible opportunité d’offrir des programmes sportifs scolaires dans la région… les avis sont partagés…
« C’est sûr que ça serait plaisant. Mais, on manque de personnes pour faire ça. Et, on est loin. On est vraiment loin des autres… », sourit Zachary Chouinard.
« Oui, ça se peut. Dans le fond, il y a des joueurs de hockey. C’est tout ce que ça prend. », résume Simon-Pierre Tremblay.
Pour l’instant, en Gaspésie, aucun programme scolaire n’offre la possibilité aux jeunes athlètes de s’épanouir plus grandement dans leur sport… mais des discussions ont présentement lieu pour tenter de remédier à cet exode sportif… Disons, en termes de hockey, qu’il s’agit de la fin de la première période et que tout n’est pas joué.