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Fleuve Saint-Laurent : Des phoques se donnent en spectacle

Publié le 8 janvier 2024 à 17:18, modifié le 9 janvier 2024 à 15:48

Par: Allyson Dubé

Des phoques du Groenland donnent tout un spectacle depuis plusieurs jours sur le fleuve Saint-Laurent, dans les régions de Rivière-du-Loup et du Kamouraska notamment. C’est possible d’en observer des centaines qui se prélassent sur les glaces.

Si de loin ils peuvent ressembler à des rochers, on vous le confirme; ce sont bel et bien des phoques et ils se la coulent douce!

 «Ils ont besoin d’espace que ce soit des glaces, des rochers, des berges, pour se reposer, pour allaiter leurs petits, pour donner naissance, pour muer », expliquait Sonia Giroux, directrice du réseau d’observation de mammifères marins (ROMM) à Rivière-du-Loup.

Tous ont leur opinion sur le phénomène.

«À [la grève] Fatima à Trois-Pistoles, y’en avait au moins 300 voir 400 », a dit un curieux. 

«Durant l’été, ils sont en Arctique et ils descendent en période hivernale profiter de la banquise qui se forme autour des Îles-de-la-Madeleine et au large de la Côte-Nord », expliquait la directrice de ROMM à Rivière-du-Loup.

 

Un manque de glace à l’origine du phénomène

Cette année, la glace peine à se pointer.

 « Actuellement l’estuaire est entre 0 et 1 degré Celsius et le point de congélation pour de l’eau de mer est de -1,8 Celsius. La tempête qui s’en vient mercredi ne va pas aider les choses parce qu’il va y avoir un redoux avec ça, avoisinant les 0 degré Celsius. On est de 2 à 3 degrés au-dessus du point  de congélation, donc, même avec le coup de vent d’aujourd’hui ou d’hier, ce n’est pas assez », a poursuivit le chercheur en océanographie physique de l’institut Maurice-Lamontagne, Peter Galbraith.

Un refroidissement prolongé serait nécessaire. Ce n’est toutefois pas nouveau. Il est de moins en moins rare que l’estuaire gèle au complet.

«Habituellement, sur une climatologie de 30 ans, tout l’estuaire du Saint-Laurent devrait être en glace, en situation similaire à cette année », expliquait-il.

C’est pourquoi le mammifère marin se tient près du rivage, même si le vent le taquine un peu. Il est d’ailleurs toujours possible de l’observer tout en gardant ses distances.

« Garder votre chien en laisse. N’allez pas le nourrir ou l’approcher. On garde nos distances, on n’essaie surtout pas d’interagir avec l’animal ou de lui donner à manger », de dire Sonia Giroux, qui rappelle qu’il s’agit d’un animal sauvage.

Lorsque la glace sera assez épaisse, les troupeaux pourront prendre le large vers le Golfe pour le reste de l’hiver.