Tel un enfant, le directeur du service incendie de Rivière-du-Loup, Éric Bérubé, était tout feu tout flamme au moment de démarrer le fargo, avec l’interrupteur à pédale.

«Le petit moteur vire bien, c’est doux », a-t-il dit, sourire en coin.

La comparaison entre le Fargo et les camions actuels est frappante.

«L’échelle en bois sur un bâtiment en feu, on ne voit plus ça, mais la réflexion que j’avais c’est que les feux de commerces et les feux de résidence qu’ils avaient, c’est les mêmes feux qu’on a aujourd’hui », de dire Éric Bérubé.

C’est un sentiment de fierté pour les pompiers de Rivière-du-Loup, qui souhaitent éventuellement le restaurer d’avantage, si cela ne coûte pas trop cher, ou encore l’entreposer dans un musée.

«Je pense que c’est de garder le patrimoine de Rivière-du-Loup, puis que les gens voient qu’effectivement, même après 86 ans, ce véhicule là fait encore parti des meubles de la ville », estime Stéphane Harbour, pompier à la ville de Rivière-du-Loup depuis 35 ans.

«C’est plaisant de pouvoir le ramener, et les pompiers se sont donné de lui donner de l’amour, de le peinturer, de le mettre fonctionnel »,  a souligné Éric Bérubé.

Historique 

C’est en 1937 que la cité de Rivière-du-Loup a acheté l’autopompe pour 1325$.

« Une autopompe moderne aujourd’hui, c’est 1,2M$. On est complètement ailleurs », affirme le directeur du service incendie.

En 86 ans, le camion a fait du chemin. Plusieurs pompiers, jeunes et moins jeunes ont mis du temps pour remettre en état le véhicule antique.

« J’ai participé à la restauration actuelle pour être capable de le mettre présentable à la population. C’est sûr que ce sont les générations à venir qui vont le maintenir. Je vais leur passer le flambeau », a laissé entendre Stéphane Harbour.

Un ancien pompier se souvient

« Nous on l’a fait pomper deux à trois fois », racontait Normand Soucy, ancien pompier pour la municipalité de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, où le Fargo a servi près de 30 ans.

Rares sont ceux qui ont pu l’utiliser en service. Normand Soucy est content d’en avoir quelques souvenirs.

«Quand on pouvait aller faire une promenade avec, on y allait pour le plaisir,  on avait 16, 17 ans. Y’avait une pompe à part avec un moteur à part. C’est complètement différent. Tu ne pouvais même pas charger les boyaux, c’était en jet direct », se rappelle-t-il.

La pompe devait fournir de l’eau en continu.

«Ça roulait 35 miles à l’heure », se souvient-il.

L’engin a été la première autopompe de Saint-Hubert. Auparavant, c’était une voiture qui servait de véhicule d’urgence aux pompiers volontaires de l’endroit, comme dans plusieurs autres municipalités.

«Ça allait très bien ça. Tu virais, ça prenait des bras quand c’était arrêté, mais un coup parti, c’était correct. Avec ça, on était en voiture », a-t-il conclut, en ricanant.

Il vous sera possible de le voir ou de le photographier certains soirs d’ici 2024, dans le stationnement de la caserne, décoré pour Noël. Au cours des derniers jours, certains l’ont aussi aperçu déambulant dans le quartier Saint-Ludger à Rivière-du-Loup.