Immigration dans Charlevoix : de l’aide essentielle pour nos hôpitaux
Publié le 13 novembre 2023 à 09:29, modifié le 14 novembre 2023 à 14:43
Par: Jérôme Gagnon
Depuis quelques années, le CIUSSS de la Capitale-Nationale mise beaucoup sur le recrutement à l’international. Les établissements de santé de Charlevoix regroupent, aujourd’hui, plus d’une centaine de travailleurs de l’étranger.
« Nous sommes des Tunisiens, des Algériens, des Marocains, des Français, des Belges »
Considéré comme la doyenne ou la mentore pour plusieurs nouveaux arrivants, Touria Ouaankour peut témoigner de l’évolution de l’intégration dans Charlevoix
« Il n’y avait que très peu de services, c’est sûr que ce n’était pas facile. Si tu demeures la personne que tu es avec de bonnes valeurs, ça fait la différence et ça fait que tu t’intègres plus facilement », raconte la femme qui se dit encouragée par les services maintenant offerts.
La marocaine d’origine exerce le métier d’infirmière auxiliaire depuis 20 ans déjà dans Charlevoix. Cette femme est l’un des dix nouveaux visages charlevoisiens présentés dans une série unique créée par la MRC.
« On a voulu mettre en avant toutes les bonnes pratiques du CIUSSS parce qu’effectivement c’est un gros employeur et, qui dit gros employeur, dit aussi gros défi », explique Abdelkarim El Karmoudi, chargé de projet en développement territorial pour la MRC de Charlevoix.
Le CIUSSS de la Capitale-Nationale estime que ses travailleurs étrangers occupent maintenant une place essentielle.
« On a quand même un bon rendement parce qu’on personnalise notre accompagnement, parce qu’on donne accès à des outils que peut-être d’autres employeurs sont plus timides à accorder », soutient l’agent de gestion du personnel pour le recrutement international au CIUSSS, Jean-Victor Rossetti.
« C’est le fun de voir l’évolution au fil des ans dans nos établissements. Pour les citoyens, ça évite aussi les fermetures de services dans notre région », ajoute Touria Ouaankour.
Le taux de rétention dans le réseau oscillerait entre 80 à 90 %, selon le CIUSSS. Plusieurs défis demeurent encore. Logement et garderie sont les points en haut de liste. Selon le syndicat de la FIQ, certains travailleurs s’exileraient à Québec. Mais d’après l’organisation gouvernementale, il ne s’agirait que d’une minorité d’employés.
« Les gens, qui viennent de l’international, viennent parfois ici, mais ils repartent souvent s’établir à Québec », dit la vice-présidente aux relations de travail de la FIQ pour la Capitale-Nationale, Jeanne Campeau Devlin.
« On est aussi en amélioration continue et on cherche à trouver des nouvelles solutions », estime M. Rossetti.
Première dans la région : un Forum régional de l’immigration dans Charlevoix se tenait à Baie-Saint-Paul. Les participants présents ont assisté à des conférences, des témoignages et des ateliers. Les intervenants ont partagé leurs expériences, leurs analyses et leurs recommandations sur les enjeux liés à l’immigration dans la région.
« C’est de créer un dynamisme et de faire en sorte que tous ces acteurs puissent se rencontrer et qu’ils puissent avoir de la formation sur l’immigration afin qu’ils appliquent les bonnes pratiques », mentionne Abdelkarim El Karmoudi.
Notons que les 23 travailleurs de la santé en provenance de l’Afrique auront très bientôt leur diplôme afin d’occuper le poste d’infirmier.