C’est dans une salle de cour que le ministre de la Justice et procureur général du Québec, Simon Jolin-Barrette, est venu annoncer que des tribunaux spécialisés verront le jour dans les palais de justice de Percé, New Carlisle, Carleton-sur-Mer et de Sainte-Anne-des-Monts.

« Je pense que c’est important de dire aux personnes victimes : vous serez accompagnées tout au long du processus et n’ayez crainte. L’État québécois sera là pour vous accompagner », a assuré lors de la conférence de presse organisée au palais de justice de New Carlisle.

Québec souhaite redonner confiance aux victimes de violence sexuelle et conjugale envers le système judicaire. Pour se faire, elles seront mieux soutenues tout au long du processus, qui peut être parfois lourd et traumatisant. Deux postes d’intervenantes sociojudiciaires de liaison ont aussi été créés.

«En fait, ça va changer énormément de choses ça va changer le fait qu’elles vont se sentir enfin écoutez enfin apprécier du système judiciaire» indique la directrice du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel La Bôme Gaspésie-Les-Îles-de-la-Madeleine, Annick Bouchard-Beaulieu.

«Elles viennent en quelque sorte créer une bulle de sécurité pour la personne victime», illustre le ministre.

Un seul procureur sera attitré au dossier de chacune des victimes.

«Ça facilite à créer et à développer le lien de confiance entre la victime et le procureur », soutient le procureur en chef du Directeur des poursuites criminelles et pénales pour l’Est-du-Québec, Éric L.Morin.

En 2022-2023, pas moins de 79 procès pour violence conjugale et 22 pour des agressions à caractère sexuel ont été entendu dans les tribunaux gaspésiens.

«Il ne faut pas oublier que la Gaspésie-Îles de la Madeleine est la troisième région administrative quant au plus haut taux d’agressions à caractère sexuel», laisse tomber Mme Bouchard-Beaulieu.

«On peut dire qu’on est très content qu’on fasse partie des projets- pilotes. L’avantage qu’on a c’est qu’on va pouvoir monter ça tout, travailler ensemble, et faire des recommandations pour le reste de la province», se réjouit le directeur général du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels, Harry Babin.

«Au cours des dernières années, les personnes victimes ont uni leur voix pour dénoncer ce qui n’allait pas dans le parcours judiciaire. Plusieurs nous ont dit vivre un deuxième traumatisme durant leur processus et c’est inacceptable. On en convient tous. Nous les avons écouté, nous les avons pris au sérieux, et nous avons procédé aux changements qui s’imposaient», a déclaré la député de la circonscription de Bonaventure, Catherine Blouin.

«Les personnes victimes pourront compter sur un accompagnement adapté à leurs besoins et se sentir en confiance et en sécurité tout au long de leur processus de guérison. Je pense qu’on a un devoir d’être à l’écoute et de répondre présent pour les personnes victimes en tant que communauté, mais aussi en tant que société» a pour sa part indiqué le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix.

Des travaux seront réalisés sous peu dans les palais de justice régionaux pour aménager des locaux sécuritaires, afin d’éviter que les victimes croisent l’accusé.

Québec souhaite offrir les tribunaux spécialisés dans tous les districts judiciaires de la province d’ici la fin du mois de novembre 2026.