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Procès de Pierrick Caron: des témoins et un expert témoignent

Publié le 18 octobre 2023 à 11:26, modifié le 19 octobre 2023 à 11:33

Par: Patrick Giguère

Le procès du gendarme Pierrick Caron, accusé de voie de fait sur un sans-abri, à Campbellton, en juillet 2021, se poursuit pour une deuxième journée.

Cet avant-midi, la Couronne et la Défense ont interrogé deux autres témoins de l’incident, et d’un constable qui est venu prêter main forte à ses deux collègues.

Dans un premier temps, la témoin Lisa Martin, a indiqué avoir eu la peur de sa vie en voyant le sans abri André Mercier sortir du Tim Horton avec un policier à ses trousses. Elle s’est par la suite réfugiée dans un commerce à proximité.

Pour sa part, Annick Leblanc, qui était au service-au-volant du restaurant, est venu dire qu’elle a entendu la victime demander à Pierrick Caron de le lâcher, de le laisser partir et qu’il n’avait rien fait. La police avait reçu un signalement d’un individu, en l’occurrence André Mercier, qui était intoxiqué et qui tenait un bâton dans les mains.

Lors de son témoignage, le constable Christian Lambert, qui est le troisième policier à intervenir lors de l’altercation entre l’accusé et la victime, a été interrogé par les deux parties.

Le policier basé au détachement de Campbellton depuis 2019 a dit bien connaître la victime, André Mercier. Il a affirmé que des agents intervenaient quasiment chaque jour auprès du sans abri quand il était en état d’ébriété et qu’il troublait la paix. Le patrouilleur a affirmé qu’il a pris l’initiative de se rendre d’urgence sur la scène et qu’il a réussi à menotter l’homme à l’aide de ses deux collègues, dont l’accusé.

Hier, sept personnes ont été assignées à la cour.

Un expert entendu en après-midi

Les avocats de Pierrick Caron ont fait entendre une personne à titre d’expert.

Il s’agit du caporal Francis Penney, considéré comme un témoin expert en usage de la force. Il cumule une douzaine d’années dans la GRC. Penney est venu expliquer au tribunal le comportement que devait adopter les policiers dans différentes situations de conflit. Il a aussi énuméré les différents moyens de défense que les policiers possèdent pour maîtriser un individu, dont la force. Le caporal n’a pas pu se prononcer sur l’intervention parce que le rapport d’expertise qu’il a produit pour le compte de la GRC, à la suite de l’incident, a été jugé irrecevable en cour pour des technicalités.

Rappelons qu’on reproche au policier de 34 ans d’avoir utilisé une force excessive lors de l’arrestation d’André Mercier, au restaurant Tim Horton de Campbellton en juillet 2021. Le sans abri cumulant les démêlés avec les policiers et les tribunaux, a reçu pas moins d’une dizaine de coups à la poitrine et au visage par l’agent Caron. Ce dernier tentait de le maîtrisé alors que l’individu était agité, possiblement intoxiqué et refusait d’obtempérer à ses ordres.

Il ne reste qu’un seul témoin à la défense à faire entendre demain. On ignore pour le moment si l’agent Pierrick Caron, qui est à l’emploi de la police fédérale depuis dix ans, offrira sa version des faits. Selon la juge Brigitte Sivret, il serait peu probable qu’elle face connaître son verdict avant janvier prochain.