Combattre les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté
Publié le 17 octobre 2023 à 16:38, modifié le 17 octobre 2023 à 16:38
Par: CIMTCHAU
Dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le Collectif gaspésien a voulu sensibiliser la population à la réalité chez nous. Il demande des actions concrètes du gouvernement pour contrer les effets de la pauvreté.
« Elle, elle a son chèque d’aide sociale, mais elle va aller se saouler la gueule ce soir. Il en a beaucoup qui disent ça pis ils ne savent pas ce qu’ils disent. », exprime Suzie Fournier, citoyenne engagée dans la lutte contre la pauvreté depuis une dizaine d’années.
C’est le genre de préjugé qu’entend Suzie Fournier depuis des années… Elle qui a déjà eu recours à l’aide sociale dans le passé, ne comprend pas l’inaction du gouvernement en matière de lutte à la pauvreté.
« Moi si je vois quelqu’un qui a de la misère et qui est plus pauvre que moi, si je peux l’aider, je vais le faire. Mais le gouvernement il a beaucoup plus d’argent que moi pis il ne le fait pas. », affirme Madame Fournier.
« Malheureusement on est presque avec les mêmes revendications qu’il y a 36 ans », explique Louise Gallien, porte-parole du Collectif gaspésien pour un Québec sans pauvreté.
La porte-parole du Collectif gaspésien demande aux pouvoirs publics un salaire minimum qui couvre les besoins essentiels, l’accessibilité à des services sur l’ensemble du territoire gaspésien et une campagne de sensibilisation contre les préjugés envers les plus vulnérables.
Sur 10 personnes en situation de pauvreté, 4 sont des retraités, 3 et demie travaillent à temps partiel au salaire minimum, 2 personnes et demie dépendent des prestations gouvernementales, dont 1 et demi sont inaptes au travail, en raison d’une déficience intellectuelle par exemple.
« On espère que les gens vont avoir l’humilité aujourd’hui le 17 octobre de prendre un pas de recul pour se demander ce que je sais sur la pauvreté et qu’est-ce qui est vrai dans tout ça. », affirme Madame Gallien.
De nombreux acteurs communautaires, cherchent à attirer l’attention du gouvernement sur les questions de logements abordables et de revenu minimum viable.
« On a des oreilles qui sont très peu attentives envers les personnes qui sont en situation de pauvreté, alors que les oreilles du gouvernement sont très attentives envers les plus riches, envers les propriétaires. Donc aimerait bien qu’il ait un retour de balancier à un petit moment. », exprime Benjamin Pillet, agent de recherche et de mobilisation pour le regroupement des organismes communautaires de la Gaspésie et des Îles.
« Les gens ont juste à se présenter, il n’y a pas de gêne à ça. », affirme Micheline Breault, présidente du conseil d’administration du Collectif Aliment Terre de Paspébiac.
Micheline Breault veut inciter les gens à ne pas craindre d’avoir recours aux banques alimentaires lorsque nécessaire.
« Moi quand j’ai commencé il y a trois ans, il y avait 12 dépannages par mois, on est à 60. », explique Madame Breault.
L’activité d’aujourd’hui style soupe populaire, organisée par le Collectif gaspésien pour un Québec sans pauvreté, a été un succès avec des citoyens qui étaient présents pour partager leurs expériences de vie.