Compte d’urgence pour les entreprises : un remboursement difficile pour certains
Publié le 28 septembre 2023 à 08:08, modifié le 28 septembre 2023 à 08:08
Par: Louis-Philippe Morin

En temps de pandémie, le gouvernement canadien avait prêté, sans intérêts, une aide financière d’urgence aux entreprises… Ottawa demande que ces prêts soient remboursés avant la fin de l’année. Une tâche difficile pour certains commerçants de de chez nous.
La pandémie est derrière nous… mais pas tout à fait terminée pour certains entrepreneurs. 900 mille entreprises au pays ont bénéficié d’un programme de prêts d’urgence, pour un montant total de 49 milliards de dollars.
« C’était une aide pour subvenir… Une espèce de fonds de roulement, dans le fond, pour passer à travers la COVID. », explique Christelle Latrace, copropriétaire de la Brasserie Naufrageur.
C’est désormais le temps de rembourser ce prêt. Selon les statistiques de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, seules 10% des entreprises aidées ont déjà remboursé le gouvernement. Les autres peinent à le faire et s’inquiètent de devoir refinancer ce prêt à des taux plus élevés, si le fédéral ne reporte pas la date limite pour le remboursement.
« Avec deux milles entreprises québécoises qui ont fermé leurs portes dans la dernière année… Avec une entreprise sur cinq qui fermerait, possiblement, ses portes au cours de la prochaine année… », analyse Kristina Michaud, députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia.
Si une entreprise rembourse deux tiers de la somme avant le délai prévu, le dernier tiers est effacé par le gouvernement. La date butoir a été fixée au 31 décembre 2023. L’opposition à Ottawa estime qu’on devrait la repousser au 31 décembre 2024.
« Ça ne va pas changer grand-chose pour aider les entreprises à se sortir la tête de l’eau. Avec la pénurie de main-d’œuvre, la hausse du coût de la vie, la hausse du coût des intrants, aussi… Elles naviguent encore dans plusieurs problèmes. », ajoute madame Michaud.
« C’est sûr que si on peut le garder, on va le garder. Mais on savait qu’il fallait le rembourser. Donc c’était prévu au budget de le rembourser (…) Ça va être le même problème en 2024. C’est juste de repousser le problème. Il faut le rembourser s’il faut le rembourser, comme c’était prévu. », plaide madame Latrace.
Le gouvernement prévient qu’en date du 19 janvier, les prêts non remboursés seront convertis en prêts de trois ans assortis d’un taux d’intérêt de 5 % par année. L’ultimatum est lancé, voyons voir comment réagiront les commerces.