Matelots et signaleurs, pris pour cible en raison du temps d’attente
Publié le 7 août 2023 à 17:35, modifié le 8 août 2023 à 16:08
Par: Jérôme Gagnon
Comme chaque été, les files de véhicules s’étirent souvent à la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine. L’agressivité de plusieurs automobilistes dérange. Certains profèrent même des insultes aux employés sur place ou ont une conduite dangereuse.
« C’est le syndrome du traversier », lance Pascal Marquis, signaleur d’expérience.
Quels sont les symptômes du syndrome du traversier ? De l’impatience et de la frustration. Cette employée à la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine peut en témoigner.
« C’est à tous les jours. Par exemple, j’ai failli me faire frapper par un gars, il voulait débarquer absolument, mais il fallait que je débarque la rangée avant lui. Il a fallu que je m’enlève, il me rentrait dedans sinon», raconte Manu Dufour, matelot pour la Société des traversiers du Québec.
D’ailleurs, elle a récemment reçu un message d’injure en privé sur les réseaux sociaux.
« Il disait que je devais avoir honte de travailler sur du traversier, puis que je ne devrais pas le dire », déplore-t-elle.
Tout de même, la femme, originaire de Sacré-Cœur affectionne particulièrement son travail. Elle aimerait que les automobilistes ne prennent pas les membres de l’équipage comme bouc émissaire en raison du temps d’attente. Elle lance un appel au respect.
« Il faut toujours être aux aguets, on est quand même toujours là. Je te dirais qu’ils sont pressés d’aller où ils vont, puis ils ne réalisent pas que c’est comme en ville, il y a des heures de pointe sur le bateau », explique la femme.
Le combat est similaire pour les signaleurs du côté de Tadoussac. Ces derniers demandent impérativement un radar dans cette côte qui mène aux traversiers.
« Ils ne sont pas patients, puis ça roule vite », répond M. Marquis qui indique que les signaleurs reçoivent également des insultes.
Ils craignent même le pire, mentionne leur chef d’équipe.
« C’est dangereux. La journée, qui va avoir un accident, ça va être grave », ajoute l’homme.
Joint, le maire de Tadoussac promet de s’informer concernant leur demande. Il s’agissait de la première fois qu’il entendait parler de la problématique. Pendant ce temps, matelots et signaleurs désirent simplement pouvoir faire leur travail sans crainte.
« Écrivez-moi, des messages positifs, ça serait plaisant », mentionne Manu Dufour en riant.